Aujourd’hui l’économie – Faute de croissance la France est contrainte de raboter ses dépenses

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Le gouvernement français met le cap sur le sérieux budgétaire. Avec la croissance revue à la baisse, l’État français est contraint de diminuer drastiquement son train de vie. Bruno Le Maire, le ministre de l’Économie et des finances, a été chargé d’annoncer la mauvaise nouvelle hier soir chez nos confrères de TF1.

Le gardien des finances publiques a évité les mots qui fâchent comme austérité ou rigueur, mais son message est clair : le quoi qu’il en coûte, c’est fini. Car la situation géopolitique et économique mondiale, avec le ralentissement de la Chine, mais aussi du Royaume-Uni ou de l’Allemagne, pèsent sur la croissance française, a expliqué le ministre. Elle ne sera que de 1% selon Bercy alors que le budget a été conçu sur une hypothèse beaucoup plus optimiste de +1,4% de croissance. Or la croissance détermine le montant des rentrées fiscales, et donc l’enveloppe disponible pour les dépenses. Comme le gouvernement veut absolument tenir son engagement d’un déficit en dessous de 4,4%, il met l’État à la diète.

Dix milliards d’économie en 2024

Il faut trouver 10 milliards d’économie en 2024. Tous les ministères seront mis à contribution à hauteur de 5 milliards d’euros. Les agences publiques seront aussi sollicitées, mais la marge de manœuvre est très faible puisque leurs dépenses totales ne représentent même pas un demi-milliard d’euros. Le gouvernement a donc décidé de sacrifier deux grandes causes. D’abord le climat. Un milliard en moins pour MaprimeRénov, la subvention distribuée aux ménages qui investissent pour faire des économies de l’énergie. Et ensuite l’aide au développement. Huit cents millions d’euros en moins pour ce poste jusqu’à maintenant sanctifié des dépenses publiques. L’autre alternative, la hausse des impôts, est totalement écartée. Le mantra du gouvernement étant que les Français sont déjà trop imposés. Le ministre a même réitéré la promesse d’une baisse des impôts en 2025 ; il préfère donc rogner sur les dépenses des ministères, des mesures indolores pour les Français.

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Les cadeaux aux agriculteurs sanctifiés

Les récentes promesses faites aux agriculteurs, ou aux policiers qui travailleront pendant les Jeux Olympiques seront tenus. Pour le moment. Le gouvernement ne veut surtout pas fâcher l’électorat à six mois des européennes prévues en juin. Mais il doit aussi rassurer les agences de notation. Si les finances publiques sont laissées à la dérive, Moody’s puis Standard and Poor’s pourraient revoir leur évaluation à la baisse au printemps. Ce serait du plus mauvais effet avant ce scrutin européen. Du plus mauvais effet également pour la facture de la dette. Car une note en baisse fait grimper les taux sur le marché des obligations. Avec une dette qui dépasse les 110% du PIB, la France fait partie des 5 pays les plus endettés de la zone euro. Bruno Le Maire assume son rôle de père la rigueur et se dit prêt à faire voter des mesures d’économies supplémentaires si les coupes annoncées hier sont insuffisantes.

Source du contenu: www.rfi.fr

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