C’est une nouvelle qui met en émoi le secteur de la tech: l’ex géant américain Intel pourrait être racheté par un autre poids lourds du secteur aux États-Unis, son concurrent, Qualcomm. Ça serait la plus grande acquisition jamais réalisée dans le secteur aux États-Unis. Le fonds Apollo serait également prêt à investir 5 milliards de dollars dans Intel. Pour le moment, aucune offre, de part ou d’autre, n’a été formalisée, mais cela signerait pour Intel la fin de la descente aux enfers.
ll faut se rappeler l’incroyable révolution dont Intel a été à l’origine pour mieux mesurer l’ampleur et l’impact de la chute de l’ex star des microprocesseurs.
Flash-back en 1971 : une société japonaise cherche à développer une calculatrice de poche, qui utiliserait la puissance et la technologie des logiciels informatiques. Elle passe commande à Intel qui était à l’époque une jeune entreprise californienne, c’est ainsi qu’est né le premier microprocesseur : l’équivalent de 2 250 transistors miniaturisés pour une puissance d’exécution d’environ 60 000 opérations par seconde.
Ce qui est révolutionnaire à l’époque, ce ne sont pas tant ses performances que sa conception elle-même, car intégrer toutes ses fonctions sur une seule puce minuscule, de la taille d’un ongle n’avait jamais été fait auparavant. Ce microprocesseur avait une puissance équivalente au premier ordinateur jamais inventé qui mesurait… 167 m2 !
Une invention qui va donc permettre de fabriquer des ordinateurs bien plus compacts, à moindre coût, et bientôt transportables.
Chronique d’une chute annoncée
Bien des années plus tard et un succès fulgurant, Intel est au plus mal. Les chiffres donnent en effet le vertige : l’action Intel a dégringolé de 42% sur les 12 derniers mois et de près de 60% depuis le début de l’année. La direction elle a dû se résoudre à des mesures draconiennes : annonces de licenciements massifs touchant plus de 15% des effectifs (soit 15 000 personnes), réduction drastique des dépenses et, fait inédit dans l’histoire de l’entreprise, la suspension du dividende.
Intel a multiplié les erreurs stratégiques, et les mauvais choix technologiques, se reposant sur ses acquis dans une industrie en constante évolution et ratant notamment le virage de l’intelligence artificielle mais aussi du smartphone.
Entre-temps, ses concurrents ont gagné du terrain, c’est le cas notamment d’AMD sur le marché des puces et de NVIDIA, devenu leader mondial du calcul informatique.
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Énorme paquebot
Selon son PDG Pat Gelsinger, Intel est devenu un énorme paquebot, difficile à manœuvrer, car l’entreprise couvre aujourd’hui une multitude d’activités : de la conception à la fabrication des puces, et jusqu’au conditionnement, principalement pour les PC. Il est donc temps d’alléger le bateau. Le rachat par Qualcomm, une entreprise spécialisée dans les puces pour la téléphonie mobile, pourrait permettre de mutualiser les efforts.
En tout état de cause, un accord est loin d’être acquis, même si Intel se montre réceptif à une proposition de rachat ou l’acquisition d’une partie de ses activités, une opération de cette ampleur ne manquera pas d’attirer l’attention des autorités américaines de la concurrence. Un rachat pourrait aussi être perçu comme une opportunité de renforcer la position dominante des États-Unis dans le domaine des puces électroniques.
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