Aujourd’hui l’économie – La France peut-elle devenir une grande nation de l’intelligence artificielle?

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Le Sommet pour l’action sur l’intelligence artificielle s’achève, ce mardi 11 février au soir, à Paris. Si les États-Unis et la Chine sont en pointe sur le domaine, les Européens affirment qu’ils pourraient être une alternative à ces deux pays. Parmi eux, la France. Mais a-t-elle les moyens de devenir une grande nation de l’IA ? Décryptage. 

Si l’on écoute les responsables politiques français et en premier lieu Emmanuel Macron, oui évidemment, la France peut devenir un pays de référence pour l’intelligence artificielle. Mais ce ne sont pas les seuls à le penser. Dans une tribune publiée dans le journal le Monde ce week-end, Sam Altman, le patron d’Open Ai, entreprise qui développe ChatGPT, estime que la France est un acteur essentiel de l’IA en Europe. 

Ce ne sont que des avis mais dans les faits, la France est plutôt bien positionnée sur le sujet. D’après le classement Global AI Index, le pays est 5e mondial en la matière, juste derrière le Royaume-Uni. Mais on ne va pas tourner autour du pot, son point fort, c’est l’énergie. La France produit pratiquement 70% de son électricité grâce au nucléaire. Il s’agit là d’une ressource fiable, pilotée, disponible 24h/24, 7 jours sur 7, et surtout, elle est très peu chère. C’est donc l’un des critères pour les géants de l’intelligence artificielle puisque leurs centres de données pour faire travailler les serveurs sont ultra énergivores. 

De nombreux atouts 

L’un des autres points forts tricolores, c’est que le pays détient de nombreux pôles d’excellence, de la formation aux infrastructures. Le pays héberge certaines des plus prestigieuses écoles d’ingénieurs au monde comme par exemple, Polytechnique. Concernant les infrastructures, d’une part, la France dispose d’un large réseau en fibre optique et de nombreux terrains pour construire des sites de recherche. D’autre part, le pays s’est doté de trois supercalculateurs dédiés à l’IA, un quatrième sera mis en route fin juin. 

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Mais si la France n’est pas au niveau des États-Unis ou de la Chine, c’est parce qu’elle n’a pas eu les moyens de ses ambitions. Pire encore, des ambitions américaines et chinoises. Si Emmanuel Macron table sur 109 milliards d’euros d’investissement pour l’IA durant les prochaines années, Donald Trump, lui, annonce 500 milliards de dollars. Les crédits publics pour la recherche ont diminué d’année en année aussi. Ceci explique ce retard tricolore. En revanche, les États-Unis ont notamment ChatGPT, la Chine DeepSeek, la France a aussi ses champions. On peut citer par exemple Mistral, LightOn ou KyutAI. 

Mais la France ne pourra pas porter seule cette dynamique. Tous les analystes le disent, c’est via une collaboration européenne qu’il pourrait y avoir une fameuse troisième voie dans l’intelligence artificielle. Encore faut-il que les pays européens parlent du sujet d’une seule et même voix !

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Source du contenu: www.rfi.fr

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