Aujourd’hui l’économie – La guerre à Gaza essore l’économie israélienne

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Les trois premiers mois de guerre contre Gaza ont durement éprouvé l’économie israélienne. Le PIB de l’État hébreu a reculé de 19,4% au quatrième trimestre de 2023, selon les premières estimations publiées ce 19 février.

C’est le premier bilan officiel sur l’impact économique de la guerre. Le choc encaissé depuis le 7 octobre est rude. Bien pire que ce qu’envisageaient les prévisionnistes. La lutte à mort contre le Hamas a porté un coup comparable à celui du Covid. Les fondamentaux restent cependant solides puisque sur l’ensemble de l’année 2023, l’économie israélienne enregistre une croissance moyenne de 2%.

Mais les événements des derniers mois ont des conséquences négatives sur tous les agents économiques, que ce soient les entreprises, l’État ou les ménages. 20% de la population estime avoir subi une forte baisse de son pouvoir d’achat. La consommation a reculé d’un tiers. Les dépenses de l’État ont doublé, pour loger les familles évacuées, et pour financer la guerre.

Le tourisme et le bâtiment parmi les plus sinistrés

Le tourisme a été littéralement anéanti. La construction tourne au ralenti, à 15% de ses capacités. Les chantiers sont suspendus par manque de main d’œuvre. Les deux tiers des ouvriers de la construction étaient des travailleurs palestiniens jusqu’au 7 octobre, ils sont aujourd’hui interdits sur le territoire israélien. La tech, le principal moteur de la croissance israélienne, est plus dynamique mais elle aussi est confrontée à un gros problème de ressources humaines.

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Parmi les 360 000 réservistes appelés au combat, beaucoup travaillaient dans ce secteur en plein essor. Au cours du dernier trimestre de 2023, les levées de fonds des start up ont fortement baissé par rapport au trimestre précédent. Le secteur reste globalement porteur, ses exportations ont continué à grimper au cours de ce quatrième trimestre.

Les perspectives rassurantes de la Banque centrale

Alors que le gouvernement annonce sa détermination à poursuivre sa guerre contre le Hamas, la Banque d’Israël estime que la croissance sera préservée en 2024. Mais le coût de la guerre pourrait fortement augmenter dans les prochains mois. C’est cette hypothèse qui a conduit Moody’s à rétrograder la note de l’État hébreu. Une première pour un État jusqu’alors très bien noté. Une déconvenue que le Premier ministre Benyamin Netanyahu a préféré minimiser : « Notre note remontera dès que nous aurons gagné la guerre et nous la gagnerons. »

L’agence de notation américaine Moody’s est plus circonspecte. Elle redoute une extension de la guerre et constate que même si elle venait à s’arrêter rapidement aucun plan ne garantit la sécurité future de l’État hébreu. C’est pourquoi l’agence a assorti sa note d’une perspective négative l’autorisant à rétrograder à nouveau la note de l’État hébreu dans les prochains mois. L’effet sera douloureux pour les finances publiques. Une note en baisse, c’est le coût de la dette qui grimpe alors que le pays a besoin de dépenser davantage. Ce fardeau pèsera durablement sur les contribuables israéliens.

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Source du contenu: www.rfi.fr

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