Aujourd’hui l’économie – Législatives au Royaume-Uni: pourquoi la City vote travailliste?

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Au Royaume-Uni la victoire des travaillistes parait assurée aux législatives prévues ce jeudi 4 juillet. La gauche britannique est plébiscitée, y compris à la City, traditionnellement acquise aux conservateurs.

L’engouement de la City et des patrons britanniques est massif. Et concret : depuis décembre les dons effectués par les patrons en faveur du parti travailliste dépassent largement le montant des cotisations versées par les syndicats, les financiers historiques du Labour. En février les places vendues pour la présentation du programme économique du parti de la gauche sont parties en deux heures. Et ce programme a convaincu. Selon un sondage effectué à la mi-juin auprès des investisseurs, une large majorité d’entre eux estime qu’il fera bien mieux que le parti conservateur sur le plan économique.

L’onction de la presse libérale

Les travaillistes ont même reçu hier l’onction de la presse libérale. Le Financial Times, le quotidien de la City, comme l’hebdomadaire The Economist, ont pris position en faveur du Labour, parce qu’ils estiment qu’il est à même de sortir l’économie britannique du gouffre où les conservateurs l’ont plongée en quatorze ans de pouvoir. Pour la City, le référendum sur le Brexit est leur péché originel. Le divorce avec l’Union européenne était contraire aux convictions, et aux intérêts de la place financière. C’est aussi la décision qui va accélérer la déliquescence de l’économie britannique. Les milieux d’affaires votent donc travailliste d’abord parce qu’ils ne supportent plus la politique défendue par les Tories. Mais ils n’ont pas changé de philosophie pour autant.

Des travaillistes partisans de la prudence budgétaire

Ils sont toujours des fervents supporters des marchés. Ce qui a changé en revanche c’est la pensée du Labour. Son dirigeant, Keir Starmer, le probable futur Premier ministre du royaume, a commencé par faire le ménage dans son parti en rejetant les plus radicaux. Il a ensuite adopté une ligne économique finalement assez proche de celle des conservateurs. En promettant de respecter les engagements budgétaire qu’ils ont pris. C’est-à-dire le retour à l’excédent d’ici trois ans et la diminution de la dette d’ici cinq ans. Le sérieux budgétaire c’est l’argument clé pour rassurer les marchés. Seule concession socialiste qui déplait à la City : des mesures de hausse des impôts avec une TVA à 20% sur les droits de scolarité dans le privé et la fin des exemptions d’impôts pour les revenus perçus à l’étranger pendant quatre ans. Pour le reste, les milieux d’affaires adhèrent totalement aux « securonomics » défendus par les travaillistes. Une politique de l’offre inspirée par Joe Biden qui veut préserver la stabilité.

La croissance : le nouveau mantra

Leur mantra c’est la croissance. Le meilleur moyen pour augmenter les revenus de tous et bien sûr pour doper les recettes de l’État. Car les travaillistes restent fidèles à leur ADN : l’État revient au centre de l’échiquier pour soutenir l’industrie, mener la transition énergétique, construire les infrastructures et les logements qui manquent cruellement, et réparer un trésor en péril, le NHS, le service national de santé chéri des Britanniques et aujourd’hui à l’agonie.

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Source du contenu: www.rfi.fr

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