Aujourd’hui l’économie – Quelles conséquences pour l’Iran d’une éventuelle réplique Israélienne?

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L’Iran a mis en garde Israël contre toute attaque sur ses « infrastructures », sur fond d’inquiétude quant à de possibles frappes israéliennes visant des sites nucléaires ou pétroliers du pays, en réponse à son offensive sur l’Etat hébreu. Une réplique israélienne pourrait fortement affecter l’économie de la république islamique, le pétrole reste une manne financière pour le pays malgré les sanctions internationales. 

Le pétrole c’est le moteur de l’économie iranienne, l’Iran est même l’un des pays les plus fortement dépendant de son industrie pétrolière. Le potentiel est énorme : le pays possède les troisièmes réserves de pétrole au monde, et l’exploitation du pétrole représente plus de 18 % du PIB iranien ainsi que 80 % des recettes d’exportation du pays, le premier client pour la vente de pétrole étant la Chine. 

Ces exportations contournent l’embargo américain en vigueur depuis 2018, grâce au marché gris et à une décote importante, l’Iran a même augmenté ses extractions ses derniers mois, et selon les derniers chiffres de l’Agence Internationale de l’Énergie, le pays a extrait 3,4 millions de barils de pétrole brut par jour au mois d’Août ce qui correspond à des revenus annuels estimés entre 15 et 20 milliards de dollars.

Risques d’une aggravation de l’hyperinflation

Une attaque militaire Israélienne sur les infrastructures iraniennes aurait donc des conséquences économiques considérables pour le pays. les capacités de production étant principalement concentrées dans le sud ouest de l’Iran, Israël a les moyens d’une opération qui pourrait frapper vite et fort au portefeuille de l’État islamique. 

L’économie iranienne qui est déjà affaiblie par des années de sanctions internationales. Et notamment par l’hyperinflation qui atteint 30 %. Celle ci pourrait encore s’aggraver si  la banque centrale iranienne était tentée de faire fonctionner la planche à billet, comme ça a été le cas après les sanctions américaines, et la baisse de production.

Pour Thierry Coville chercheur à l’IRIS et spécialiste de l’Iran, « Après les sanctions mises en place par Donald Trump, les exportations pétrolière de l’Iran ont été réduites de 10 %, et l’Iran a perdu 20 % de ses recettes budgétaire. En cas d’attaque israélienne sur le terminal pétrolier de Kharg, où sont concentrés la plupart des exportations, la banque centrale iranienne pourrait à nouveau créer de l’argent pour compenser ce qui pourrait faire monter l’inflation à 40 % »

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Répercussions internationales

Autre effet d’une possible attaque israélienne, une réaction négative des marchés financiers et une dépréciation de la monnaie, le rial, qui a déjà perdu plus de 50% de sa valeur ces dernières années. 

La moitié de la production de pétrole étant destiné à la consommation domestique,  une partie de l’économie du pays se retrouverait également paralysée

Le commerce intérieur, déjà entravé par les sanctions, pourrait être lui aussi sérieusement perturbé.

Mais les répercussions d’une attaque israélienne dépasseraient les frontières iraniennes et aurait avant tout des effets dans le monde entier. Une réduction significative de la production de brut iranien et une fermeture potentielle du détroit d’Ormuz, par lequel transite environ 20 % de la production mondiale de pétrole, pourrait faire grimper les prix du pétrole sur le marché mondial jusqu’à 100 dollars le baril selon certains spécialistes.

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Source du contenu: www.rfi.fr

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