Catastrophes naturelles : coup d’envoi de la cartographie des zones où les assureurs rechignent à assurer

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Hasard du calendrier, c’est alors que l’Ardèche était touchée par un épisode de pluie « absolument massif » et « jamais vu de mémoire d’homme », selon les mots de la ministre de la transition écologique, Agnès Pannier-Runacher que le débat sur la capacité du système français d’assurances à garantir l’indemnisation des catastrophes naturelles a été relancé. Jeudi 17 octobre ont été en effet ouverts les travaux de l’Observatoire de l’assurabilité, par CCR, le réassureur public chargé de la gestion du régime spécifique des « Cat Nat ».

Mandaté par le gouvernement Attal peu après la publication en avril du rapport Langreney sur l’adaptation de l’assurance au changement climatique, CCR, qui joue le rôle d’assureur des assureurs pour les catastrophes naturelles, a organisé jeudi une première réunion avec les compagnies d’assurance et prévoit de rendre publics les premiers résultats de ses travaux au printemps 2025.

L’objectif : recenser d’une part les zones les plus exposées aux risques de catastrophes naturelles (inondations par ruissellement, débordement ou submersion, sécheresse et retrait-gonflement des argiles, cyclones en outre-mer) et établir d’autre part une carte de la présence et des parts de marché des différents assureurs.

Le tout, explique Edouard Vieillefond, directeur général de CCR, doit permettre de vérifier « si les assureurs sont bien toujours présents ou pas, avec des parts de marché normales dans les zones tendues et dans les zones moins tendues ». En clair, d’identifier les parties du territoire dans lesquels il y aurait trop peu d’assureurs encore présents.

« Information anonymisée »

CCR a les moyens de réaliser cette analyse à l’échelle de la maison individuelle mais les résultats de l’exercice seront confidentiels et anonymisés, afin que les prix de l’immobilier ne soient pas affectés et que les assureurs concernés ne soient pas identifiables. « Nous, on donne cette information anonymisée à l’Etat et ensuite l’Etat pourra décider de faire des choses, ou pas », explique M. Vieillefond. La preuve du maintien des assureurs dans les zones tendues pourrait conduire CCR à moduler les commissions que le réassureur leur reverse, une enveloppe qui représente aujourd’hui quelque 150 millions d’euros.

Tout l’enjeu de l’exercice est évidemment d’identifier les zones dans lesquelles certains assureurs se désengageraient des zones les plus exposées. Un phénomène de sélection redouté par certains acteurs du marché, dont CCR a déjà commencé à observer des signes dans certaines zones tendues après des catastrophes naturelles récentes, notamment des inondations.

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Source du contenu: www.lemonde.fr

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