Chronique des matières premières – La crise du marché du diamant pèse sur De Beers et sur Anglo American

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Les objectifs de production du diamantaire De Beers sont revus à la baisse pour 2025. Une annonce qui illustre la crise que connaît le marché du diamant, et qui pourrait faire baisser un peu plus la valeur du géant du diamant, dont Anglo American a dit vouloir se séparer.

Les vents ne soufflent décidément pas dans la bonne direction pour De Beers. Anglo American a déprécié sa valeur de 1,6 milliard de dollars il y a un an. Le groupe annonce maintenant une baisse de la production de sa filiale pour 2025 : 20 millions de carats contre 33 millions initialement projetés. Cette annonce n’envoie pas un bon signal quant à la valeur de De Beers, même si elle s’explique facilement : la baisse des ventes ces derniers mois a fait grossir les stocks du géant du diamant qui sont évalués à 2 milliards de dollars. Au vu de l’état de la demande, personne n’est donc finalement très surpris qu’Anglo American ait décidé de ne pas creuser plus qu’il ne fallait. 

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Le très haut de gamme se maintient

La consommation est certes en train de remonter pour certaines catégories de diamant, notamment les plus grosses pierres, au-dessus de deux carats. Une remontée constatée aux États-Unis surtout et aussi en Inde, devenue le deuxième pays de consommation. Mais la perte de vitesse du marché chinois, rétrogradé au troisième rang des acheteurs, est préoccupante pour l’industrie. D’autant que rien n’indique que la Chine reviendra rapidement à ses niveaux d’achats d’avant pandémie, précise un expert de la filière.

Le ralentissement chinois, ajouté à l’essor des diamants synthétiques, a alimenté la baisse des prix : les diamants bruts naturels ont chuté de 25 % sur les deux dernières années, et les pierres polies, elles, d’environ 25 à 30 %.

Un poids pour Anglo American

La morosité du secteur risque de compliquer les projets d’Anglo American qui disait vouloir se séparer de sa filiale diamant d’ici à la fin de l’année et qui sera peut-être amené à revoir son calendrier, pour ne pas vendre De Beers au rabais.

La prochaine publication des résultats d’Anglo American dira de combien ont baissé les résultats du géant du diamant en 2024 et à combien est aujourd’hui évaluée l’entreprise. Les paris sont déjà ouverts chez les industriels.

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Source du contenu: www.rfi.fr

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