Les pertes agricoles sont immenses dans la région de Valence. Les inondations exceptionnelles de fin octobre ont en particulier affecté la production de kakis, des fruits à la peau lisse et à la couleur orangée très prisés en Asie. La Chine en est le premier producteur, mais l’Espagne en est le principal exportateur, et les prix ont déjà commencé à grimper.
70 à 80 % des kakis espagnols poussent dans la région de Valence. C’est donc l’essentiel de la production qui a été touchée. La récolte avait débuté depuis un mois quand les inondations ont eu lieu. Elle devait se poursuivre jusqu’à mi-décembre environ, pour une commercialisation jusqu’à fin janvier, mais le calendrier habituel sera évidemment bousculé.
Sur les volumes qui restaient à récolter, au minimum la moitié a été détruite. Sur certaines parcelles, les pertes se montent même à 70 %, selon l’Association espagnole du kaki, qui réclame des aides directes, des allègements fiscaux et un plan de redressement spécifique pour les producteurs.
Fruits détruits ou gorgés d’eau
Les fruits qui ont survécu, eux, sont gorgés d’eau. Il sera donc impossible de les conserver en chambre froide trois à quatre semaines pour allonger la campagne, comme c’est traditionnellement le cas. Il sera peut-être par ailleurs difficile de tous les ramasser. Beaucoup de chemins ruraux ont été emportés par les eaux, les accès aux champs sont compliqués, et le resteront encore plusieurs semaines.
L’autre frein, c’est tout simplement qu’« il n’y a presque personne aujourd’hui pour récolter », explique le directeur des structures françaises de la coopérative Anecoop, Jean-Luc Angles — qui représente à peu près 50% de la production espagnole —, la priorité étant souvent ailleurs pour les producteurs, eux-mêmes touchés personnellement par la catastrophe.
Prix en hausse de 10 à 20%
Avant même les inondations, la récolte espagnole s’annonçait plus faible que l’année dernière, elle sera finalement catastrophique. Les prix au producteur n’ont pas tardé à augmenter, ils sont environ 10 à 20 % plus élevés déjà. Les opérations promotionnelles qui avaient été montées dans la grande distribution ont été logiquement déprogrammées.
L’Europe devra faire cette année avec moins de kakis, l’Espagne étant le premier exportateur mondial et le premier fournisseur européen. Le deuxième, c’est l’Italie, mais le pays se situe loin derrière, et sera donc incapable de pallier le déficit espagnol.
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