Chronique des matières premières – Les matières premières suspendues aux orientations chinoises et américaines

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Les relations diplomatiques entre Donald Trump et Xi Jinping et leurs politiques respectives auront un impact déterminant sur les cours du pétrole, des céréales ou encore de certains métaux de base en 2025. Et pour rajouter une dose d’inconnu, le climat pourrait encore cette année jouer les trouble-fêtes.

« 2025 s’annonce terriblement floue » pour Javier Blas, chroniqueur spécialisé dans les matières premières au sein de l’agence de presse Bloomberg. Plus que jamais, explique-t-il, prédire les prix des matières premières cette année revient à prévoir les choix politiques. Les premiers sont ceux qui seront opérés par Donald Trump, avec, pour commencer, sa nouvelle politique douanière, notamment sur les produits chinois. 

Si la Chine vend moins de produits manufacturés aux États-Unis, le marché des métaux de base qui entrent dans leur composition pourrait être impacté tout comme les pays qui les produisent. La Chine ne sera pas la seule perdante, explique une étude du cabinet de Global Sovereign Advisory. 

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Le soja américain dans l’œil du cyclone

Les marchés agricoles sont aussi au cœur de la nouvelle guerre commerciale annoncée par Donald Trump. Lors de sa dernière présidence, la hausse des taxes américaines sur les importations chinoises (panneaux solaires, acier, aluminium) avaient conduit la Chine à se détourner du soja américain. C’est encore la crainte aujourd’hui.

L’empire du Milieu pourrait aussi bouder le maïs américain et se fournir un peu plus au Brésil. Mais le destin du grain jaune « made in USA »  sera probablement scellé par la politique du nouveau maître de la Maison Blanche sur les agrocarburants : aujourd’hui, plus d’un tiers de la production américaine est convertie en bioéthanol. Si le curseur bouge, c’est l’offre en maïs et son prix qui seront impactés.

Le pétrole américain, l’épine de l’Opep+

Sur les marchés du pétrole, c’est la stratégie énergétique de Donald Trump que l’on surveille. Son scepticisme vis-à-vis du changement climatique et sa volonté d’augmenter la production américaine de brut pourraient renforcer l’offre sur le marché et donc faire baisser les prix. 

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Cette politique américaine pourrait finir par mettre à mal la cohésion des pays de l’Opep+ qui s’efforcent depuis des mois, et non sans division, de restreindre leur production pour éviter que les cours ne s’effondrent.

La politique ne fait pas tout, le prix mondial des céréales sera évidemment aussi influencé par la météo : 2024 a été marqué par un retour de « l’angoisse climatique comme facteur déterminant du marché », explique Gautier le Molgat, PDG d’Argus Media France. On peut citer les immenses dégâts sur la production de blé en France, premier exportateur européen, l’impact sur la récolte de café robusta au Vietnam et arabica au Brésil. C’est encore aujourd’hui la crainte d’une météo défavorable en Afrique de l’Ouest qui tire à nouveau les prix du cacao vers le haut.

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Source du contenu: www.rfi.fr

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