Début septembre, les pays de l’Opep+ avaient décidé d’attendre début décembre pour relancer leur production. Le délai est à nouveau prolongé d’un mois. Faute de demande et dans l’attente des élections américaines, l’Opep+ joue la prudence.
En septembre, les pays de l’Opep+ avaient prévenu que leur décision pourrait être revue à tout moment et c’est ce qui s’est passé, à l’initiative de huit des 22 membres de l’organisation. L’Arabie saoudite, la Russie, l’Irak, les Émirats arabes unis, le Koweït, le Kazakhstan, l’Algérie et Oman ont jugé que le contexte n’était pas encore propice à une réouverture des vannes.
Ni les coupes de production reconduites de mois en mois, ni le conflit au Proche-Orient ne semblent avoir de réelles prises sur les cours. Depuis des mois, les facteurs macroéconomiques reprennent le dessus après chaque sujet de tension et maintiennent les prix des deux références américaine (WTI) et européenne (Brent) autour de 70 dollars le baril.
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Une offre abondante hors de l’Opep+
Ce qui empêche les cours de remonter depuis plusieurs mois, c’est la peur de ne pas voir la demande repartir durablement en Chine, premier importateur de brut, et dans le monde, même si le dernier rapport de l’Agence américaine d’information sur l’énergie (EIA), a constaté la semaine dernière un sursaut de la demande aux États-Unis, que ce soit pour l’essence, le kérosène, ou dans l’industrie.
En face, l’offre n’est finalement pas si restreinte que ce que voudrait l’Opep+ : car si les membres du cartel pétrolier gardent sous terre près de 6 millions de barils/jour pour ne pas inonder le marché, les pays non membres ne s’imposent pas de limites.
L’Opep+ voit son poids diminuer
C’est en particulier le cas des États-Unis où la production de brut a atteint un record de 13,4 millions de barils par jour au mois d’août. Au fil des mois, l’Opep+ a perdu des parts de marché et ne représente désormais qu’à peine la moitié de la production mondiale, d’où sa difficulté à orienter les cours.
Attendre un mois de plus, jusqu’à fin décembre, pour remettre des barils sur le marché, est pour le cartel pétrolier un moyen aussi de temporiser jusqu’aux résultats des élections américaines : leur issue pourrait avoir un impact significatif sur l’économie, la demande en pétrole et donc sur les prix, selon un analyste de Rystad Energy.
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