L’extension de la guerre au Proche-Orient inversera peut-être durablement les cours du pétrole, mais pour l’instant la tendance de fond est celle de prix qui peinent à remonter. En 2024, le prix moyen du baril pourrait ne pas dépasser les 81 dollars.
La tendance de fond a jusque-là été peu impactée par les mois de guerre entre Israël et le Hamas. Après un passage au-dessus de 90 dollars le baril en avril dernier, les cours du pétrole ont changé de cap et ont chuté sous les 70 dollars à la rentrée, soit un plus bas niveau depuis décembre 2021. Deux raisons essentielles expliquent cette baisse : une offre excédentaire et une demande en deçà des prévisions.
Ce contexte a poussé une quarantaine d’analystes en pétrole sondés par l’agence Reuters à revoir à la baisse, fin septembre, pour le cinquième mois consécutif, leur estimation de prix moyen du baril, pour l’année 2024. Leur prévision – 81,52 dollars le baril – reflète notamment l’incertitude totale qui entoure l’offre mondiale en pétrole, et donc l’offre des pays membres de l’Organisation des pays exportateurs de pétrole (Opep), qui ont coupé une partie de leur production depuis deux ans, pour éviter d’inonder le marché et maintenir les prix.
Incertitude sur l’offre de l’Opep
Les membres de l’Opep et leurs alliés vont-ils remettre plus de barils sur le marché à partir du 1er décembre prochain, comme ils l’ont annoncé, ou revoir une fois de plus leur calendrier ? L’incertitude est d’autant plus grande que leur position pourrait évoluer avec la guerre au Proche-Orient.
Avec les tirs de missiles iraniens contre Israël, les cours du pétrole ont bondi : l’Iran est membre de l’Opep, et son implication directe dans le conflit fait craindre des perturbations d’approvisionnement. À ce stade, difficile de dire si cette remontée sera durable et si elle mènera à un baril à 100 dollars, comme le souhaitait l’Arabie saoudite.
Baril à 100 dollars
Le Royaume saoudien serait d’ailleurs prêt à renoncer temporairement à cet objectif de prix élevé, pourtant essentiel à l’équilibre de son budget. Selon des indiscrétions obtenues par le Financial Times, le pays aurait accepté l’idée de traverser une ère marquée par un pétrole bas, après avoir, en vain, réduit sa production de 2 millions de barils jours pour tenter de faire remonter les cours.
En plus d’avoir échoué à maximiser ses revenus par un baril fort, l’Arabie saoudite voudrait éviter de perdre aussi des parts de marché. Car pendant que l’Opep réduit sa production, les États-Unis ainsi que d’autres pays non membres du cartel pétrolier alimentent l’offre mondiale.
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