CNews : «l’Arcom n’est ni la police de la pensée ni un tribunal d’opinion», se défend le patron du régulateur des médias

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«Cette décision ne concerne pas seulement CNews, mais l’ensemble des médias audiovisuels, qu’ils soient publics ou privés», a rappelé le patron de l’Arcom.
Sébastien SORIANO

«Il n’y aura pas de catalogage des journalistes et invités», a tenu à préciser Roch-Olivier Maistre ce dimanche, réagissant pour la première fois à la décision du Conseil d’État sommant l’Arcom de durcir son contrôle en matière de pluralisme de l’information.

Après la décision historique du Conseil d’État cette semaine, réclamant à l’Arcom de durcir son contrôle en matière de pluralisme de l’information, le régulateur des médias a pris son temps pour répondre à la polémique provoquée par ce véritable pavé dans la mare. Finalement, ce dimanche, son président Roch-Olivier Maistre est revenu sur cette décision de la plus haute juridiction administrative dans un entretien à La Tribune Dimanche .

Rappelant que le Conseil d’État demande désormais à l’Arcom d’apprécier le pluralisme de l’information «en prenant en compte l’ensemble des participants» d’un média audiovisuel, «notamment les chroniqueurs, animateurs et invités», Roch-Olivier Maistre a tenu à mettre les points sur les i : «Il ne nous est pas demandé de comptabiliser chacun des intervenants. Il n’y aura pas de catalogage des journalistes et invités», précise le patron de l’Autorité de régulation de la communication audiovisuelle et numérique, ajoutant qu’il «s’agira d’une appréciation globale sur l’ensemble des programmes diffusés». «L’Arcom n’est ni la police de la pensée ni un tribunal d’opinion», se défend-il, soulignant que «cette décision ne concerne pas seulement CNews, mais l’ensemble des médias audiovisuels, qu’ils soient publics ou privés».

La campagne des européennes concernée

Comment l’Arcom va-t-elle pouvoir s’y prendre pour contrôler cette appréciation extensive du pluralisme ? À cette question, Roch-Olivier Maistre temporise. «Nos services ont entamé un travail de réflexion et nous serons amenés à préciser les règles de sa mise en œuvre, dans le respect de la liberté éditoriale des chaînes», affirme-t-il à La Tribune Dimanche . Sous quel calendrier ? Si le patron de l’Arcom ne le précise pas, il indique tout de même que cette décision du Conseil d’État sera prise en compte «dans la délibération que nous allons adopter à la fin du mois et qui fixera les règles applicables» pour les élections européennes, qui auront lieu le 9 juin prochain en France.

En outre, interrogé sur le renouvellement des fréquences de 15 chaînes de la TNT en 2025, pour lequel un appel à candidatures sera lancé le 28 février, Roch-Olivier Maistre estime qu’il s’agit d’un «moment inédit dans l’histoire de la télévision française». Parmi les critères qui guideront les choix de l’Arcom, son patron évoque «les critères du pluralisme de l’offre et de l’intérêt du public». «Nous souhaitons qu’il y ait une grande diversité d’acteurs et nous voulons offrir aux téléspectateurs un très large choix, avec des formats de chaîne variés : chaînes info, généralistes, jeunesse…», développe-t-il, disant également espérer «que les candidats feront valoir un “mieux-disant”, par exemple en matière de soutien à la production audiovisuelle et cinématographique ou concernant les engagements sociétaux».

Et le président de l’autorité indépendante de mettre en garde C8 et CNews à mots couverts. «La prise en compte des manquements d’une chaîne sortante qui candidaterait à nouveau fait partie des paramètres que le régulateur peut prendre en compte. Mais ce n’est pas le seul», pointe-t-il, en référence aux multiples sanctions infligées aux deux chaînes du groupe du milliardaire Vincent Bolloré.


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