Le lieu historique et l’opérateur Orange viennent de nouer un partenariat pour «mieux gérer les flux» de visiteurs. Un changement stratégique pour le Mont-Saint-Michel qui accueille trois millions de touristes annuels.
Qui des Allemands, Japonais ou Anglais se rendent davantage au Mont-Saint-Michel ? Si les analyses s’effectuaient auparavant au «doigt mouillé», elles s’avèrent aujourd’hui beaucoup plus précises. «J’avais coutume de dire que les Européens et Japonais étaient plus nombreux, mais sur la haute saison, de mai à septembre 2023, il y a eu plus d’Allemands, d’Anglais et d’Américains», relève au Figaro Thomas Velter, directeur général de l’établissement public national du Mont-Saint-Michel. Sur cette période, les touristes se composaient ainsi de 61% d’étrangers et de 39% de Français. En basse saison, de novembre à décembre, c’est l’inverse : 80% de visiteurs sont Français tandis que le reste provient de l’étranger.
Pour obtenir des données aussi précises, le Mont-Saint-Michel a fait appel à une technologie d’Orange, baptisée Flux Vision, lancée il y a une douzaine d’années. Concrètement, «à chaque fois qu’un touriste passe à côté d’une antenne, sa carte SIM est reconnue». «Nous collectons ensuite les informations que nous anonymisons. L’équipe de cinquante ingénieurs d’Orange Business utilise des algorithmes afin de générer pour le client des données très fines sur le flux des touristes», explique Marc Maouche, délégué régional d’Orange en Normandie. Grâce à l’intelligence artificielle, ces données permettent de connaître la provenance des personnes, la durée de leur visite ou si elles dorment sur place. «Ça permet des choses assez classiques, de mieux connaître les touristes, de travailler sur le type de documentation que l’on donne, les préconisations de visites et de réguler les flux», précise Marc Maouche. Une solution qui a déjà conquis un millier de clients en France, dont de nombreux offices de tourisme.
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Des touristes de proximité
Si une première expérimentation a été menée l’an dernier au Mont-Saint-Michel, le lieu souhaite aller encore plus loin et multiplier les analyses. «C’est encore à l’étude mais peut-être que demain on pourra envoyer un SMS aux visiteurs présents aux alentours pour leur dire de venir ou de passer un peu plus tard» pour éviter l’afflux de touristes, souligne Thomas Velter. Pour ce dernier, l’objectif est de proposer des visites optimales aux touristes pour découvrir le site dans les meilleures conditions.
Grâce aux analyses, le Mont-Saint-Michel a également la possibilité d’adapter sa stratégie de communication. «Nous avons organisé un spectacle le 23 juin dernier et 72% des spectateurs venaient du département de la Manche, ce qui valide notre stratégie de faire venir des touristes de proximité», relève Thomas Velter. Avec cela en tête, «plutôt que d’afficher des publicités dans les grandes métropoles de l’Ouest, il peut être intéressant de communiquer dans les villes moyennes rurales de la Manche».
Mais alors quel est le meilleur moment pour se rendre sur ce site historique, qui accueille chaque année trois millions de visiteurs ? Pour le représentant du Mont-Saint-Michel l’idéal est de venir en été «avant dix heures» ou «après 16 heures» car «le créneau 11h-15h est très peu propice à une expérience efficace». Si vous avez la possibilité d’éviter les mois de juillet et août, Thomas Velter recommande de «venir au printemps, en soirée, lors des événements que l’on organise». Une manière d’assurer la qualité de sa visite et de ravir petits et grands.
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