Des conflits persistants font grimper les dépenses mondiales de défense

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Les conflits en cours, notamment la guerre en Ukraine, ont fait grimper les dépenses mondiales de défense. C’est l’Institut international d’études stratégiques basé à Londres qui le dit dans son dernier rapport. Deux cents milliards de dollars ont été déboursés en 2023, soit une hausse de 9% sur un an.

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Le monde n’a jamais dépensé autant d’argent pour s’armer qu’en 2023 : 2 200 milliards de dollars (2 000 milliards d’euros). La Chine, la Russie, l’Inde et les pays de l’Otan représentent 70% de ces sommes, selon le rapport publié par l’Institut international d’études stratégiques (IISS). L’institut s’attend à une nouvelle hausse en 2024. « Ce sera probablement une décennie plus dangereuse », remarquent ses experts.

L’invasion russe de l’Ukraine, la guerre au Proche-Orient et les tensions autour de la Chine ont fait grimper les dépenses militaires. Tout comme les coups d’État au Niger ou au Gabon.

La publication du rapport intervient quelques jours après que Donald Trump a remis en cause le principe de solidarité avec les pays de l’Otan. Il reproche à certains de ses membres de ne pas dépenser suffisamment pour s’armer. Seuls dix pays des 31 membres de l’Otan consacrent 2% de leur PIB à la défense, mais 19 ont largement augmenté leurs dépenses. C’est le cas de la Pologne. En 2024, le gouvernement de Donald Tusk compte y consacrer un peu plus de 33 milliards de dollars, soit plus de 4% de son PIB. Un problème persiste, toutefois. Les Occidentaux s’arment trop lentement alors que Pékin et Moscou y consacrent près d’un tiers de leurs dépenses publiques.

Combler les lacunes d’armement

Le rythme de la consommation de munitions observé sur le front ukrainien a montré à quel point les capacités de production de l’Occident se sont dégradés. La plupart des États ont pris conscience qu’il faut combler les lacunes des années de sous-investissement. Or, la tendance à l’armement pourrait durer alors que les revendications territoriales se multiplient. L’offensive militaire de l’Azerbaïdjan contre les séparatistes arméniens dans le Haut-Karabakh en septembre 2023 est un exemple parmi tant d’autres.

L’IISS analyse, par ailleurs, les tensions qui s’intensifient entre les États-Unis et la Chine, notamment autour de Taïwan. Il est question de capacités technologiques des forces armées chinoises, ultra-modernes et en pleine expansion. « Pékin s’affirme de plus en plus et le montre, et pas seulement dans son voisinage immédiat », relève le rapport évoquant l’affaire du ballon espion chinois abattu au-dessus des États-Unis en février 2023. Les experts de l’IISS parlent aussi de l’influence croissante de l’Iran sur différentes zones de conflits. Deux exemples : des missiles livrés par Téhéran aux rebelles yéménites houthis dont les attaques dans la mer Rouge perturbent le commerce mondial. Et puis, des drones iraniens fournis à la Russie dont elle se sert dans sa guerre contre l’Ukraine.

Face à tous ces exemples, l’institut britannique prône une coopération renforcée entre les démocraties qui partagent les mêmes valeurs avec des accords plus étroits en matière de défense.

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Source du contenu: www.rfi.fr

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