Près de 50 % de moins : c’est la baisse enregistrée par le CSI 300, le principal indice des Bourses chinoises de Shanghaï et Shenzen, par rapport à son niveau record atteint au mois de février 2021. En effet, « depuis la fin de la crise sanitaire, le tour de vis réglementaire imposé par Pékin à de nombreuses entreprises privées, conjugué au ralentissement économique du pays, a refroidi l’ardeur des investisseurs », indique Dmitriy Vlasov, conseiller du gérant et membre de l’équipe d’investissement de la société de gestion East Capital.
Pour ne rien arranger, la crise immobilière persiste dans le pays. Les déboires financiers de nombreux promoteurs, à commencer par Evergrande et Country Garden, continuent d’alimenter la morosité des ménages, sur fond de logements inachevés et de chutes des prix du mètre carré. Or, historiquement, la pierre constitue la principale composante du patrimoine de la majorité de ménages chinois, jouant un rôle crucial dans la prospérité économique du pays.
Face aux difficultés de ce moteur incontournable de la croissance, Pékin a d’ailleurs pris des mesures pour stabiliser le marché immobilier, tout en « multipliant les plans de relance au cours de ces trois dernières années pour soutenir son économie », comme l’indique Frederik Ducrozet, directeur de la recherche macroéconomique chez Pictet Wealth Management. Pékin chercherait à relancer les marchés financiers chinois en mettant en place des mesures de soutien à hauteur de 278 milliards de dollars (259 milliards d’euros).
Eviter les déconvenues
Mais, au-delà de ces annonces, le gouvernement tente également de favoriser le développement du secteur privé, en mettant en place un environnement plus compétitif, notamment au sein de quelques secteurs-clés : l’industrie, les technologies de pointe ou encore la transition énergétique.
Dans ce contexte, pour Dmitriy Vlasov, « l’horizon pourrait se dégager rapidement pour les actions chinoises », ce qui permettrait au marché boursier chinois de reprendre le chemin de la hausse. Cerise sur le gâteau, « les niveaux de valorisations sont actuellement attrayants », ajoute-t-il. Ce point de vue est également partagé par Ariel Ying Wang, gérante chez Gemway. Elle veut croire qu’après « trois années décevantes, le marché boursier chinois offre une opportunité tactique intéressante pour les investisseurs ».
Mais la vigilance est de mise avant d’investir sur le marché boursier chinois, car certaines sociétés devraient s’en sortir mieux que les autres. Ariel Ying Wang reste notamment prudente à l’égard des sociétés dont l’activité est liée à la consommation des ménages, « privilégiant les entreprises disposant de bilans financiers solides, à l’image du géant technologique NARI Technology Development Co Ltd, de la compagnie pétrolière Cnooc ou encore de l’opérateur China Telecom ». Par ailleurs, les groupes disposant d’une forte activité à l’international, « comme l’entreprise PDD dans l’e-commerce transfrontalier [qui occupe environ 13 % du marché chinois de l’e-commerce] et BYD [leader mondial des batteries] dans le secteur automobile, pourraient également tirer leur épingle du jeu dans les mois à venir », ajoute-t-elle.
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