La « grève illimitée » lancée vendredi à l’appel de cinq syndicats pour dénoncer les conditions de travail au sein de Lidl France, et qui a été assez suivie, a été suspendue dans l’attente d’une réunion en fin de semaine, a annoncé l’intersyndicale, lundi 10 février en fin de journée.
« Grâce à votre engagement sans faille et votre présence massive sur les piquets de grève, la direction a enfin entendu le malaise des salariés de Lidl », ont écrit aux salariés du distributeur la CFDT, la CFTC, la CGT, FO-FGTA et le SNCDD CFE-CGC, selon ce communiqué transmis à l’Agence France-Presse (AFP). Les cinq syndicats rassemblés ont déclaré que « suite à ce mouvement d’ampleur inédite, une réunion avec les organisations syndicales est programmée le vendredi 14 février à 10 h 30. Dans cette attente, l’intersyndicale suspend la grève, mais notre détermination reste intacte ».
Ces organisations syndicales avaient appelé à « une grève illimitée » pour une revalorisation des salaires et contre un projet d’ouverture généralisée le dimanche. L’UNSA, premier syndicat, avait, lui, déclaré privilégier « pour le moment le dialogue » à la grève. Lidl, qui compte quelque 46 000 salariés dans 1 600 magasins en France, avait assuré vendredi à l’AFP que cette réunion « s’inscrivait dans le maintien du dialogue social » et était « déjà planifiée en amont ».
« Nous avons toujours été convaincus que la négociation est indispensable pour trouver une solution concrète et pragmatique sans perte de revenus pour nos adhérents », a de son côté estimé l’UNSA dans un autre communiqué, envoyé lundi à l’AFP et dans lequel l’organisation salue « le retour des autres organisations syndicales à la table des négociations ».
Le comité social et économique central de Lidl avait franchement critiqué sa direction en fin d’année 2024, regrettant que les salariés soient « la seule variable d’ajustement de l’entreprise » face aux défis commerciaux. « Selon nous, vous ne devez pas compenser la baisse de la marge issue de la guerre des prix par la réduction de la masse salariale », disait l’instance.
La grève a été annoncée la semaine dernière, à l’issue d’une réunion sur les salaires qui n’a pas satisfait les cinq organisations syndicales. Le discounter d’origine allemande a par ailleurs annoncé fin janvier le départ surprise début mars de sa principale figure médiatique en France, son vice-président, Michel Biero.
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