«Je suis dépité» : les Français s’organisent face à la probable grève SNCF ce week-end

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La CGT et Sud-Rail appellent à la grève des contrôleurs ce week-end, en pleines vacances d’hiver. De nombreux Français vont devoir s’organiser au dernier moment pour pouvoir voyager malgré tout.

Après une réunion de la «dernière chance» lundi soir au siège de la SNCF, la grève semble désormais inéluctable. La CGT et Sud-Rail ont maintenu leur appel à la grève des contrôleurs ce week-end, au milieu des vacances scolaires de la zone C (Île-de-France, Montpellier, Toulouse) et au début de celles de la zone A (Bordeaux, Lyon, Grenoble, entre autres). Si la SNCF n’a pas encore communiqué ses plans de circulation – elle doit le faire ce mercredi -, de nombreux Français sont déjà prêts à anticiper et à s’organiser autrement, privilégiant le covoiturage ou l’avion. «Ce mépris récurrent des Français qui espèrent partir en vacances et sont pris en otage par les éternels pratiquants de la grève est un fléau français», écrit même l’élue LR Florence Portelli sur X (ex-Twitter), déplorant l’absence «de service public quand le principe de continuité est régulièrement violé».

Et les internautes étaient nombreux ce mardi à se plaindre des grèves à la SNCF qu’ils jugent récurrentes, et particulièrement pénalisantes pendant les vacances, pour les familles et les enfants. «Les syndicats de la SNCF sont des irresponsables. À force de faire grève à toutes les vacances, ils vont réussir à faire instaurer une limitation du droit de grève pour le train. Et cela sera normal», écrit par exemple un internaute. «Avec tous vos avantages, vous n’êtes jamais satisfaits, toujours plus ! On se “saigne” pour payer les billets et vous nous empêchez de vivre et nous, on n’aura pas les 100 ou 200 euros de plus par mois, quelle honte !», s’indigne un autre. «Ces nantis se complaisent à emmer… les gens qui, EUX, travaillent, et ne sont pas gavés de primes comme le sont les cheminots !!», lance un troisième.

«Nous sommes pris en otage»

«Les cheminots ne sont pas des nantis. Ils exercent une très belle profession au service du pays», a lancé pour les défendre Bernard Vivier, directeur de l’Institut supérieur du travail, tout en concédant ce mardi matin sur France 2 que ce métier de service public impliquait tout de même «des droits mais aussi des devoirs», comme celui «de ne pas casser les vacances». Pour beaucoup de voyageurs, l’annonce de cette grève apparaît inacceptable, et ce d’autant plus que les prix des billets ont significativement augmenté ces derniers mois. «Nous sommes pris en otage ! Je suis étudiante, j’ai mis de côté pour pouvoir prendre le train et aller rendre visite à ma grand-mère parce que mon grand-père est décédé il n’y a pas longtemps», s’emporte Kaya ce mardi, se disant prête à «péter un câble» si son train est annulé.

Même crainte pour Marie, qui devait partir en vacances samedi en direction de la Bretagne. Si elle dit «respecter le droit de grève» et «bien comprendre l’intérêt des cheminots d’utiliser les vacances scolaires pour mettre la pression sur la direction de la SNCF», cette mère de famille n’en est pas moins «fatiguée à l’avance» de devoir gérer une éventuelle déconvenue «dans le stress». C’est la raison pour laquelle la trentenaire s’est déjà repliée sur la location d’une voiture. Sur le site Driiveme, elle a finalement trouvé une Citroën C4 disponible. Seul hic, la Parisienne va devoir aller chercher le véhicule à Compiègne, dans l’Oise. «C’est pénible mais c’est le seul moyen que j’ai trouvé pour éviter de vivre un enfer “last minute”», souffle-t-elle.

Plus mesuré, Maxime se dit quant à lui «dépité», alors qu’il doit partir ce week-end à Dijon pour une réunion de famille maintes fois repoussée et calée depuis longtemps. «On doit aller voir ma sœur que je n’ai pas vue depuis longtemps. Pour l’instant j’attends, mais j’ai déjà regardé les solutions alternatives», explique-t-il, précisant que le trajet en bus est deux fois plus cher que le train, avec très peu d’horaires disponibles, les trajets en covoiturage étant plus nombreux mais également plus onéreux. «C’est embêtant, ça va coûter plus cher, alors qu’on s’y était pris à l’avance», déplore le jeune homme, qui regrette également de ne pas se rendre vers une destination «prioritaire».

Deux jours pour se retourner

Car priorité sera donnée aux destinations «neige» vers les Alpes ou les Pyrénées, ainsi que sur les voyages des enfants, via le maintien de l’offre «Junior et compagnie», a fait savoir Jean-Pierre Farandou, invité de la matinale de RTL ce mardi matin. Le PDG de la SNCF a toutefois indiqué que l’entreprise n’avait pas «encore calé l’offre de transport» qui sera proposée ce week-end aux usagers, regrettant «vraiment que la SNCF ne puisse pas être complètement au rendez-vous». Impossible donc de connaître le ratio de trains annulés par l’entreprise pour l’instant. Le dirigeant de la SNCF promet toutefois de «faire le maximum», en essayant de desservir l’ensemble des grandes villes françaises.

Contacté, SNCF Voyageurs n’a pas été en mesure de donner davantage de détails concernant les prévisions de trafic, qui «devraient être annoncés demain (mercredi, NDLR)». Impossible également de savoir si la liste des trains supprimés sera dévoilée dès mercredi, ou si seules des prévisions générales seront communiquées dans un premier temps. Reste que les voyageurs auront au moins deux jours pour se retourner, a promis Jean-Pierre Farandou, qui ne peut ignorer que chaque année, ce sont plus de 10 millions de voyageurs qui prennent le train durant cette période de vacances d’hiver.

Source du contenu: www.lefigaro.fr

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