La consommation de gaz baisse en France, les importations de Russie se poursuivent

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Après une crise sans précédent des prix en 2022, la demande gazière continue de baisser en France, comme pour l’électricité. Avec 381 térawattheures (TWh) en 2023, la consommation brute de gaz est en effet en fort recul, de 11,4 % de moins depuis 2022, et de 20 % de moins depuis 2021, selon GRTgaz, qui publie son bilan de l’année écoulée mardi 27 février. C’est la première fois depuis les années 2000 au moins que la consommation repasse sous les 400 TWh, précise au Monde le gestionnaire du réseau de transport gazier dans le pays.

La société, détenue en majorité par Engie (ex-GDF), avance plusieurs facteurs d’explication. Le réchauffement climatique et la douceur de l’hiver ont réduit les besoins en chauffage : 2023 a été la deuxième année la plus chaude après 2022 depuis le début du XXe siècle, selon Météo-France. Cela étant, la consommation reste en baisse même en excluant les variations météorologiques, précise le gestionnaire : dans ce cas-là, la baisse est de 6,5 % par rapport à 2022 et de 13,2 % par rapport à 2021, pour le secteur des distributions publiques (ménages, tertiaire, petite industrie).

Autre facteur : un prix élevé du mégawattheure peut réfréner la demande, surtout en période d’inflation, pour les foyers mais aussi chez les gros industriels. Ce n’est qu’il y a peu, le 23 février, que le prix du gaz sur le marché « spot » (celui du jour au lendemain) est revenu à son niveau de mai 2021. Celui d’avant la guerre en Ukraine, déclenchée par l’armée russe en février 2022 : en dessous de 23 euros le mégawattheure aux Pays-Bas, référence continentale.

Recul de la part des hydrocarbures russes

La consommation gazière dépend également… des centrales nucléaires, principales sources électriques en France. En 2023, le volume de gaz pour la production d’électricité est redescendu à 36 TWh. En repli de 40 % par rapport à 2022, quand il avait fallu pallier la défaillance de plusieurs centrales nucléaires, à l’arrêt en raison d’un problème de corrosion.

Par ailleurs, GRTgaz attribue en partie la baisse « à de nouveaux comportements » dans la population. Autrement dit, à une volonté d’économiser de l’énergie pour d’autres motifs que le prix – par exemple, afin d’éviter l’usage d’énergies fossiles, nocif pour le climat. Voire, pour réduire la dépendance aux livraisons d’un pays tiers comme la Russie. Impossible, cependant, de déterminer avec précision la part de tel ou tel motif. « Rationaliser l’usage de l’énergie est une façon d’aller vers plus de souveraineté française et européenne », considère Sandrine Meunier, nommée directrice générale de GRTgaz en janvier.

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Source du contenu: www.lemonde.fr

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