Back Market a soufflé ses dix bougies jeudi 19 septembre, à Paris. Symbole du changement de dimension pris par le géant français des produits électroniques reconditionnés, fondé en novembre 2014, les intervenants de l’événement s’exprimaient en anglais, afin de satisfaire la presse étrangère conviée, ainsi que les internautes, en particulier américains, qui pouvaient y assister en ligne. Et pour cause : les Etats-Unis sont désormais le deuxième marché de la société (environ 20 % de ses revenus).
Pour Thibaud Hug de Larauze, cofondateur de Back Market et toujours aux commandes de l’entreprise, ce rendez-vous devait moins permettre de dresser le bilan de la décennie écoulée que de donner une direction pour la prochaine.
En regardant dans le rétroviseur, l’entreprise peut se targuer d’avoir séduit 15 millions de clients pour 30 millions d’appareils vendus, et de s’être implantée dans 18 pays en Europe, en Amérique, et en Asie. Après avoir traversé un trou d’air en 2022, qui l’a contrainte à se séparer de 13 % de ses effectifs – ces derniers sont depuis remontés quasiment à l’identique, avec 700 employés au total –, Back Market est reparti de l’avant, avec un volume d’activité de 2,2 milliards d’euros en 2023, en progression de 32 % par rapport à 2022, pour un chiffre d’affaires de 320 millions (+ 45 %).
Motivés par des prix bas
En Europe, l’entreprise devrait pour la première fois être rentable en 2024. « Avant, la croissance, c’était ce qui comptait le plus pour les sphères financières [ce qui a permis à la start-up de lever plus de 700 millions d’euros entre 2021 et 2022). Depuis, il a fallu qu’on s’adapte au fait que l’argent est devenu beaucoup plus cher », explique le dirigeant. Notamment à cause de la remontée des taux d’intérêt ces dernières années.
En France, environ 30 % des téléphones en circulation sont reconditionnés (contre 5 % en 2015), selon l’entreprise. « Si on fait bien notre travail, en ne comptant que les Etats-Unis, le Japon et l’Europe, on parle d’un marché de près d’un milliard de personnes », détaille Thibaud Hug de Larauze. La marge de progression est considérable, puisque aux Etats-Unis moins de 15 % des téléphones vendus sont reconditionnés.
Selon un rapport de NielsenIQ de juin, les vents sont favorables, avec un ralentissement du marché du neuf, tandis que le reconditionné progresse (+ 1,5 point en France en 2021 et 2022). Une autre enquête proposée par le reconditionneur YesYes indique que 40 % des Français qui n’ont jamais acquis de produits électroniques de seconde main se disent intéressés à franchir le pas, motivés d’abord par des prix bas.
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Source du contenu: www.lemonde.fr