« L’Europe a l’avantage d’une tradition d’inventivité qui peut être mobilisée au-delà du seul produit automobile »

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Les tendances du marché du véhicule particulier neuf en Europe sont claires. Sous l’impulsion de la législation et des règlements, le diesel est en chute libre, l’hybridation continue de se développer, alors que d’ici à 2035 les modèles électriques deviendront prépondérants, grâce aux avancées techniques qui permettront d’accroître l’autonomie et de réduire la taille des batteries.

D’ici là, l’hydrogène viendra en appui pour constituer un mixte qui variera en fonction des usages et des infrastructures. Dans cette perspective, le moteur thermique n’a probablement pas encore dit son dernier mot. Dans ce domaine, techniquement, les constructeurs d’origine européenne ne paraissent pas désavantagés par rapport à la concurrence internationale. Au contraire, si l’on met à part le Japon, à l’aune des concepts et des projets connus, l’Europe semblerait en avance.

Au niveau mondial, hormis l’exception Tesla aux Etats-Unis, la Chine a de beaux jours devant elle. Sous l’effet de l’explosion de la demande de véhicules électriques, l’offre croît toujours. En octobre 2023, selon la Fédération chinoise des constructeurs de voitures individuelles, les voitures électriques ont représenté plus de la moitié des ventes en atteignant pratiquement le million d’unités.

Pour l’Europe, combler son retard dans la production de batteries

Les constructeurs chinois, qui proposent des produits aboutis en matière d’autonomie, de style et de qualité, étaient jusqu’à présent plus particulièrement compétitifs sur le segment des modèles compacts et haut de gamme, à tel point que les constructeurs allemands, autrefois bien implantés en Chine, ont vu leurs positions mises à mal. Ils sont aussi en train de développer une offre de modèles plus accessibles.

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La marque Nio, par exemple, a fait part, en décembre 2023, de sa volonté de lancer deux nouvelles marques à cet effet, alors que le numéro un mondial de l’électrique, BYD, a annoncé l’implantation d’une usine en Hongrie afin de contourner les restrictions européennes et d’y produire sans doute des modèles d’entrée et de milieu de gamme.

Les Européens, au premier rang desquels les Français, mettent en place une offre de modèles électriques de petites dimensions (nouvelle Renault 5, Citroën ë-C3) correspondant aux attentes historiques du marché et dont l’accès va être facilité, en France, par l’introduction du leasing social. Mais l’Europe doit encore combler son retard en matière de production de batteries. Cette importante faiblesse mise à part, les Européens ont des arguments à faire valoir. D’abord en matière de tenue de route, dans la mise au point de laquelle ils disposent d’un savoir-faire enviable.

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Source du contenu: www.lemonde.fr

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