Ces officines ne sont rentables qu’au prix d’un travail harassant. De quoi dissuader les repreneurs. Le rythme des fermetures s’accélère au risque d’amplifier les déserts médicaux.
Envoyée spéciale dans l’Yonne,
« Une cliente a déposé de la gelée de fruits pour vous. » La préparatrice de la pharmacie des Millésimes dépose le paquet destiné à son patron dans l’arrière-boutique, à côté de biscuits offerts le matin même par un autre patient. À Ligny-le-Chatel (Yonne), un petit village de 1200 habitants situé à 21 kilomètres d’Auxerre, les patients prennent soin de leur pharmacien. Ils savent tout ce qu’ils lui doivent. «Je viens ici chercher les médicaments prescrits par le médecin d’à côté. Sans cela je devrais aller jusqu’à Auxerre», résume un sexagénaire.
Diplôme de pharmacien en poche, Julien Variot a repris en 2012 la petite officine des Millésimes, alors située au centre-bourg. Conscient qu’il devait tout changer pour assurer un avenir à sa pharmacie, il l’a déplacée à la périphérie du village, à proximité d’une maison de santé flambant neuve. Elle a été entièrement reconstruite et, surtout, agrandie. Désormais moderne, elle offre un espace où les pharmaciens vaccinent et mènent les entretiens de santé. Une autre pièce est dédiée à l’orthopédie.
Se déplacer, s’agrandir et se réinventer pour éviter de disparaître. Tel semble être le destin des petites pharmacies rurales à vendre…
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