Nicolas de Tavernost cessera de diriger M6 en avril, « les objectifs stratégiques étant désormais clarifiés »

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Un pouce qui appuie sur le bouton « off » d’une télécommande. Nicolas de Tavernost s’est passé de mots, mardi 13 février, pour révéler lui-même, sur le réseau social X, que sa carrière à la tête du groupe M6 touchait à sa fin. Trente-sept ans après avoir cofondé la chaîne à l’origine du groupe dont il préside le directoire depuis l’an 2000, le plus ancien dirigeant de l’audiovisuel français passera la main le 23 avril, lorsque à l’issue de l’assemblée générale de M6, le conseil de surveillance enregistrera sa démission. L’actuel directeur en charge des activités commerciales, David Larramendy, 49 ans, entré à M6 en 2008 et membre du directoire depuis 2015, prendra alors sa succession.

Avec cette annonce surprise, Nicolas de Tavernost anticipe une sortie qui aurait pu n’intervenir que dans dix-huit mois, le 22 août 2025, date de son soixante-quinzième anniversaire. « C’est quand même plus agréable de choisir la date de son départ, qui, je le rappelle, a plutôt été retardée qu’autre chose », déclare au Monde le dirigeant, qui avait bénéficié de deux reports de l’âge limite pour présider le directoire de M6.

« Le mot succession n’est pas tabou », avait-il beau assurer l’an dernier, sa difficulté à préparer son remplacement était proverbiale. Après l’ancien directeur général de M6 Publicité Robin Leproux, puis l’ancien patron de RTL Christopher Baldelli, l’actuel directeur général des activités radio (RTL, RTL2, Fun) Régis Ravanas a vu le poste lui échapper en 2021, lorsque le projet de fusion de M6 avec TF1 s’est formé.

« Une nouvelle génération »

Après avoir échoué, l’année suivante, à mener à bien cette opération de consolidation qu’il appelait de ses vœux, puis à aboutir à la cession de M6, Nicolas de Tavernost a défendu avec succès, en 2023, la candidature de l’ancienne « petite chaîne qui monte » à l’obtention d’une nouvelle autorisation d’émettre de 10 ans. « Les objectifs stratégiques étant désormais clarifiés », indique-t-il, il a jugé « préférable de confier la présidence du groupe à une nouvelle génération qui devra mener à bien sa transformation ». Un temps examinée, la candidature de Cécile Frot-Coutaz, directrice générale de Sky Studios et ex-directrice générale du groupe de production Freemantle, a été écartée au profit du profil interne du patron de la publicité, estimé plus à même de « maintenir la culture du groupe ».

Pour la dernière fois de sa carrière, le cheveu en bataille comme il se doit, Nicolas de Tavernost a présenté mardi soir les résultats financiers du groupe avec lequel son nom avait fini par se confondre. Il s’est félicité d’un résultat net en augmentation de 45 % sur un an (à 234 millions d’euros, grâce à des cessions d’actifs), une marge opérationnelle de 22,9 %, mais un résultat opérationnel en retrait de 10,6 %, à cause notamment d’un chiffre d’affaires en baisse (-3 %, dont 1,5 % occasionné par le recul de la publicité) pour la deuxième année consécutive.

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Source du contenu: www.lemonde.fr

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