D’après le collectif des Infirmiers en colère, «vingt points de rassemblement» sont prévus ce samedi. Des opérations de tractage avec parfois des «barrages filtrants avec ralentissements» seront également organisées.
Barrages filtrants sur des péages, tractages en gare, rassemblements : des infirmiers libéraux descendent dans la rue ce samedi, jour de chassé-croisé des vacances d’hiver entre les zones A et C, pour réclamer des revalorisations et faire reconnaître la «pénibilité du métier». D’après le collectif syndical des Infirmiers en colère, instigateur d’une mobilisation perlée depuis fin janvier, «vingt points de rassemblement» sont prévus ce samedi.
Des opérations de tractage avec parfois des «barrages filtrants avec ralentissements» seront organisées, notamment sur des péages à Toulouse et Nîmes, sur un pont d’Aix-en-Provence, sur le parvis des gares de Nantes, Saint-Nazaire ou La Baule (Loire-Atlantique), ou dans le centre de Lille, pour la plupart à la mi-journée ou en début d’après-midi. Des rassemblements ont déjà eu lieu cette semaine, devant les caisses primaires d’assurance maladie de Grenoble, Annecy (Haute-Savoie), Chambéry (Savoie) ou Bordeaux par exemple, et des opérations escargots ont également été organisées dans ces villes.
Ces professionnels réclament la revalorisation des tarifs de leurs actes (remboursés par la sécurité sociale) comme les injections, pansements ou prises de sang, qui n’ont pas été revus à la hausse depuis 15 ans, malgré l’inflation soutenue. «Il y a des soins qu’on ne peut plus faire, parce qu’on est presque à perte», explique à l’AFP la coprésidente du collectif, Gaëlle Cannat, infirmière dans les Bouches-du-Rhône. Pour des infirmières en milieu rural qui ont de longues distances à parcourir, «être payé 7,25 euros brut de l’heure, pour l’acte et le déplacement, financièrement ce n’est plus tenable».
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Simplification de la «paperasse»
Ces infirmiers exigent aussi une simplification de la «paperasse» qui leur est imposée et une hausse importante des indemnités kilométriques, aujourd’hui plus élevées chez les kinésithérapeutes ou les médecins, alors que «le prix du carburant est le même pour tout le monde», soulignent-ils. «Quelle profession tolérerait de perdre plus de 20% de pouvoir d’achat ?», interroge aussi le syndicat Convergence infirmière, qui soutient le mouvement.
Entre les journées qui «commencent à 4h, 5h ou 6h du matin», les «pathologies» et douleurs liées à la manipulation de patients parfois lourds, les manifestants veulent voir reconnue la «pénibilité du métier» et demandent à partir en retraite à 60 ans, ou 62 ans à taux plein. Lancée fin janvier en région Rhône-Alpes dans le sillage du mouvement des agriculteurs, la mobilisation a donné lieu à plusieurs dizaines de manifestations locales depuis. Il est difficile pour ces libéraux de «faire grève», en raison notamment de la permanence des soins. Mais «ce samedi, ça va beaucoup bouger», promet Gaëlle Cannat.
Invité cette semaine sur France 2, le nouveau ministre délégué à la Santé Frédéric Valletoux a appelé à «mieux reconnaître» et «sans doute mieux payer» les infirmiers et infirmières libéraux. «Et peut-être sous couvert de médecins, pouvoir les faire monter en compétence, c’est un chantier qui permettra de libérer du temps médical», a déclaré le ministre sur le plateau de Télématin, affirmant comprendre «leurs revendications» et prévoyant de «les recevoir».
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