«Taxe lapin» : pour Doctolib, exiger une empreinte bancaire serait «un énorme frein à l’accès aux soins»

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«Nous avons découvert les annonces du premier ministre […] dans la presse», a indiqué la plateforme, dans un message transmis au Figaro.
Timon / stock.adobe.com

La décision de sanctionner les patients n’honorant pas un rendez-vous médical, avancée par Gabriel Attal, pourrait avoir des effets délétères, selon la plateforme.

C’est non. Doctolib a signifié, ce début de semaine, son opposition à la mise en place d’une «taxe lapin» qui sanctionnerait les patients n’honorant pas un rendez-vous médical, telle que l’a présentée le premier ministre, Gabriel Attal, samedi. De quoi compliquer les plans de l’exécutif, la plateforme étant un mastodonte de la prise de rendez-vous en ligne dans l’Hexagone.

«Nous avons découvert les annonces du premier ministre ce matin dans la presse», a regretté Doctolib dans un message transmis mardi au Figaro, soulignant par ailleurs l’absence «d’information sur leurs implémentations». Si le sujet est «important», la solution avancée par Gabriel Attal n’est pas sans défaut, et pourrait avoir des effets délétères, selon la plateforme, qui plaide pour qu’elle «ait un véritable effet positif sur les rendez-vous non honorés et par ailleurs n’entrave pas l’accès à la prise de rendez-vous pour les personnes déjà éloignées du système de soins». L’entreprise cite ainsi en exemple les «5% de Français sans carte bancaire ou les 15% de français en situation d’illectronisme», qui ne doivent pas être les victimes collatérales d’un système imparfait.

«L’empreinte bancaire obligatoire serait un énorme frein à l’accès aux soins», pointe du doigt la plateforme, qui reste disponible pour «travailler sur tout nouveau dispositif permettant d’améliorer l’accès aux soins». Interrogé mercredi par France Inter, le patron de Doctolib, Stanislas Niox-Chateau, a également appelé à ne pas «créer un fardeau administratif nouveau pour les soignants». Rappelant par ailleurs qu’une majorité de blouses blanches ne sont pas connectées à ces plateformes de prise de rendez-vous en ligne, le représentant s’est interrogé sur la gestion des «plaintes des patients, [des] contestations», et a estimé que c’était avant tout à l’Assurance-maladie de prendre en charge la gestion de la «taxe lapin».

En février 2023, Doctolib était revenu sur les «lapins» posés aux professionnels médicaux : si, dans l’ensemble, «4,1% des rendez-vous ne sont pas honorés», ce chiffre descendait à 2,6% pour les masseurs-kinésithérapeutes, et montait à 4,5% pour les spécialistes, voire à 6,2% pour les dentistes, soulignait son enquête. «Trois causes sont à l’origine des rendez-vous non honorés : l’oubli du rendez-vous, l’impossibilité de l’annuler et l’incivilité», estimait l’entreprise, s’appuyant sur les résultats d’un sondage mené auprès de 13.000 patients.


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