Pour compenser ses émissions de gaz à effet de serre, le pays s’est lancé dans un immense programme de régénération de la forêt, lui permettant en échange d’obtenir ces fameux crédits carbone pour lesquelles les entreprises polluantes sont prêtes à payer des millions pour continuer leurs activités. Le problème est que ce programme n’a eu aucun impact sur le couvert végétal, selon une étude scientifique.
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Selon les chercheurs, qui ont utilisé des images satellites pour étudier une zone de plus de 3 millions d’hectares, les superficies boisées ont stagné et se sont même réduites dans certains cas. Et malgré l’absence de résultat, le pays a tout de même vendu près de 22,9 millions de crédits carbone à des entreprises entre 2013 et 2022. Des crédits fictifs, sans réelle valeur environnementale, selon Andrew Macintosh, le principal auteur de l’étude parue mardi dans la revue scientifique Nature Communications, Earth & Environment.
« C’est une catastrophe qui va entacher la réputation de l’Australie », a-t-il déclaré tout en fustigeant l’absence totale de contrôle et le manque de transparence. De leur côté, les autorités australiennes ont récusé toute irrégularité et défendu l’intégrité de ce programme. Car le pays, qui est l’un des plus gros émetteurs de gaz à effet de serre par habitant, s’appuie sur ces compensations carbone pour réduire ses émissions de 43% d’ici 2030 par rapport à 2005. Cette étude est donc une très mauvaise publicité pour le marché des crédits carbone, dont les bénéfices environnementaux sont régulièrement remis en cause et qui n’est supervisé par aucune instance.
Selon l’étude parue mardi, les compensations de carbone sont un élément central de la politique climatique en Australie depuis deux décennies. Les émissions de dioxyde de carbone (CO2) par personne en Australie s’élèvent à 15,3 tonnes, dépassant les niveaux des États-Unis, selon les chiffres de la Banque mondiale.
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