C’est dans ta nature – À Madagascar, l’arbre du voyageur n’est pas un arbre

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Le ravenal est l’une des plantes emblématique de la Grande Île, spectaculaire. Et contrairement à ce que son nom indique, ce n’est pas un arbre, mais plutôt une herbe, géante.

C’est une plante qui ne porte pas très bien son nom. L’arbre du voyageur, l’emblème de Madagascar, avec ses feuilles qui forment un éventail géant dans les paysages malgaches, doit bien son appellation à sa sève qui désaltère les voyageurs. Mais ce n’est pas un arbre, comme nous l’explique Denis Larpin, le responsable des collections végétales tropicales au Museum national d’histoire naturelle à Paris : « Le tronc, qui n’en est pas un, est formé par la base des feuilles, précise le biologiste au pied d’un arbre du voyageur, dans la Grande serre du Jardin des plantes. Vous avez derrière vous d’ailleurs des bananiers aussi géants. Ce ne sont pas non plus des arbres. En fait, ce sont des herbes, géantes. Il n’y a pas de bois, il n’y a pas les tissus qui composent le bois des arbres, avec leur rigidité, leur stabilité. C’est un autre type de développement. »

Ravenala madagascariensis, son nom scientifique, est donc une herbe géante, et on a découvert en 2021 qu’il existait en fait cinq autres espèces du ravenala, son nom malgache. « Ce sont des petits détails, en fait, complétés par l’analyse ADN, explique Denis Larpin. Cela ne saute pas aux yeux, mais il y a de vraies différences. Il y a l’arbre du voyageur ? mais en fait il y a les arbres du voyageur à Madagascar. »

Une plante endémique

Résultat, on n’est plus très sûr de l’identité du ravenal qui se dresse devant nous. « Il y a une quinzaine de jours, tout là-haut, on a vu son inflorescence se développer, très imposante, avec des fleurs blanches. Elle a été récupérée. Il y a une mise en herbier, une mise en alcool, et les scientifiques sont en train de l’étudier pour voir si celui-là correspond bien à l’arbre d’origine, le ravenal habituel. »

L’arbre du voyageur est endémique à Madagascar, comme huit plantes sur dix de la Grande île. Et l’explication de cette richesse se trouve dans l’histoire de la formation de Madagascar. « L’isolement géographique de l’île est très ancien, séparée du continent africain autour de 150 millions d’années, et de l’Inde autour de 90 millions d’années, détaille Denis Larpin. Donc cela a permis une adaptation des plantes aux différents milieux. Elles ont évolué en vase clos et, au fil du temps, cela a créé de nouvelles espèces. »

«Pourquoi les îles nous attirent-elles ? »

Parce que les îles, elles sont belles, riches de leur biodiversité. Elles ne représentent que 5% des terres de la planète, mais elles abritent 31% des espèces végétales connues dans le monde, selon une étude internationale publiée dans la revue Nature. Et sur les quelques 100 000 espèces de plantes recensées dans les îles, 21% sont endémiques, elles ne poussent nulle part ailleurs. Et c’est à Madagascar qu’il y en a le plus. Viennent ensuite la Nouvelle-Guinée, Bornéo et Cuba.   

Source du contenu: www.rfi.fr

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