C’est dans ta nature – Avant les athlètes des Jeux olympiques de Paris, les poissons se baignent dans la Seine

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« C’est dans ta nature » spécial JO, à un mois des Jeux olympiques Paris 2024 : des épreuves de natation se dérouleront dans le fleuve qui traverse Paris, grâce aux efforts de dépollution entrepris, qui ont aussi permis le retour de nombreuses espèces aquatiques.

(Rediffusion du 23/07/2023)

« C’est de l’eau qui sort de l’usine, et c’est de l’eau propre ! » En bord de Seine, de l’eau bouillonne, rejetée par la station d’épuration de Colombes, près de Paris, située juste au-dessus des berges et gérée par le Syndicat interdépartemental pour l’assainissement de l’agglomération parisienne (SIAAP), qui traite au total les eaux usées de 9 millions d’habitants.


En bord de Seine, de l’eau «propre» rejetée par l’usine de traitement du SIAAP à Colombes. © Florent Guignard / RFI

L’eau de la Seine est de plus en plus propre, pour permettre l’organisation de deux épreuves de nage aux Jeux olympiques. En 2025, la baignade pour tous sera autorisée, comme l’a promis la Ville de Paris, même si la maire Anne Hidalgo ne cesse de repousser son plongeon médiatique. Mais les poissons, eux, se baignent déjà dans la Seine ! « Vous voyez là, il y a des petits poissons ! », s’exclame Sabrina Guérin, la directrice Innovation du SIAAP. Des dizaines de petits poissons juvéniles grouillent à la surface de l’eau verte de la Seine.

Dix fois plus d’espèces en 50 ans

Les poissons avaient presque disparu du fleuve qui traverse Paris, et ils sont de plus en plus nombreux. « Aujourd’hui, on compte dans la Seine 36 espèces différentes, alors qu’il n’y en avait que 3 dans les années 1970, affirme Sabrina Guérin. La présence des poissons est un excellent indicateur de l’amélioration de la qualité des eaux de Seine. Et en plus, on commence à avoir des espèces de poissons qui sont très exigeantes par rapport à la qualité de l’eau, qui n’évoluent que dans les eaux très oxygénées, faibles en matières organiques, et ces poissons-là, on les voit ! »

Comme les animaux terrestres, les poissons ont besoin d’oxygène. Et ce jour-là, sur un grand écran installé à l’usine du SIAAP, « la tour de contrôle », le taux d’oxygène de l’eau mesuré par de multiples capteurs placés tout au long de la Seine, était supérieur à 8 milligrammes par litre. « On était à 5 mg/l il y a 20 ans », souligne Sabrina Guérin. Le rejet des eaux de pluies dans la Seine, en cas d’orage pour éviter que les égouts ne débordent, a été divisé par dix, réduisant d’autant la quantité de bactéries qui consomment l’oxygène. Le SIIAP a aussi créé des îlots de survie équipés de réservoirs d’oxygène pour préserver les poissons.

Des poissons sur écoute

Dans la Seine, il y a des gardons, des goujons, des perches, des brochets ou encore des silures… Des espèces migratrices, comme l’anguille, et même quelques saumons, ont fait leur retour – même si le fleuve comptait il y a un siècle deux fois plus d’espèces qu’aujourd’hui. On le sait grâce à un suivi scientifique. Notamment en recherchant des fragments d’ADN de poissons dans de l’eau prélevée dans la Seine. Et ces poissons, désormais, sont sur écoute… C’est le programme Sein’Acoustique, que viennent de mettre en place le SIAAP et Suez, le géant français de la distribution d’eau potable.

« On va écouter la Seine, grâce à un hydrophone, un micro qu’on va mettre dans l’eau », poursuit la directrice Innovation du SIAAP. Les poissons émettent des sons : soit en faisant claquer leur mâchoire, soit en utilisant, comme un amplificateur, leur vessie natatoire, cette poche qui leur permet de remonter à la surface ou de retourner au fond de l’eau. « L’expression ”muet comme une carpe” tombe à l’eau, sourit Sabrina Guérin. Le programme Sein’Acoustique nous donnera ainsi des indications sur la présence d’espèces de poissons, mais aussi d’invertébrés, ainsi que des informations sur leurs comportements, en termes d’alimentation, de reproduction, de stress et d’alerte. On va pouvoir traduire, finalement, le bavardage des poissons dans l’eau. » On pourrait presque dire : heureux comme un poisson dans la Seine.

« Et si les animaux faisaient les JO ? » 

Ils seraient tout en haut du podium. Usain Bolt, l’homme le plus rapide au monde, 37km/h sur 100 mètres, serait ridiculisé par le guépard et ses 110 km/h. En 100 mètres nage libre, médaille d’or pour l’espadon, 120 km/h. Double médaille d’or pour le puma, en saut en longueur (plus de 12 mètres) et en saut en hauteur (jusqu’à 5 mètres). En haltérophilie, l’éléphant, qui soulève 270 kilos juste avec sa trompe, est champion olympique. Mais l’animal le plus fort au monde, c’est un scarabée, qui peut tirer plus de 1000 fois son poids. Comme si un homme soulevait 80 000 kilos… Face aux animaux, les humains ne font pas le poids.

Source du contenu: www.rfi.fr

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