À l’occasion de la Journée internationale des légumineuses, samedi 10 février, éloge d’une famille de plantes aux qualités nutritionnelles remarquables, dont la culture respecte l’environnement.
Vous en avez forcément mangé : pois chiches, pois bambara, petits pois, niébés, haricots, soja, lentilles, ou cacahuètes. Autant de graines, de fruits, produits par une même famille de plantes, les fabacées, plus connues sous le nom de légumineuses (ou légumes secs). Elles sont parmi les premières plantes que les humains ont domestiquées, et depuis 2016, « année des légumineuses », les Nations unies leur consacrent chaque 10 février une Journée internationale.
Les légumineuses possèdent un superpouvoir : elles sont capables de produire l’azote indispensable à leur développement. « Elles ont sur leurs racines des nodosités qui abritent un système bactérien qui permet de capter l’azote de l’air, parce qu’il y a de l’air qui circule dans le sol », explique Michel Duru, directeur de recherche, chargé de missions à l’Inrae, l’Institut national de recherche pour l’agriculture, l’alimentation et l’environnement, à Toulouse dans le sud-ouest de la France. « Elles ont la propriété de transformer cet azote neutre en azote réactif ; de l’ammoniac ou des nitrates dont les plantes ont besoin pour leur croissance. »
Pas de gaz à effet de serre
Il s’agit là d’un système gagnant-gagnant – une symbiose. La plante fournit de l’énergie à la bactérie, qui en retour lui procure l’azote. Les légumineuses n’ont donc pas besoin d’apport d’engrais pour pousser. Ce qui engendre moins de gaz à effet de serre que des cultures classiques. « En gros, il faut l’équivalent d’un litre de pétrole pour fabriquer un kilo d’engrais. De plus, quand on épand cet engrais chimique, une partie se volatilise sous forme de protoxyde d’azote qui a un pouvoir de réchauffement global 320 fois supérieur au gaz carbonique », précise Michel Duru.
Bonnes pour la santé de la planète, les légumineuses sont bonnes aussi pour la santé des humains. Elles contiennent autant de protéines que la viande, le poisson ou les œufs. Elles sont aussi riches en fibres et en antioxydant. Seul bémol, un déficit en acides aminés qu’on peut résorber en associant une légumineuse à une céréale. Par exemple : un plat de pois chiches et couscous, ou des lentilles et du riz.
Un aliment d’avenir
Malgré toutes ces qualités, la consommation de légumineuses a drastiquement diminué en Europe, au XXe siècle, au profit de la viande, ce signe extérieur de richesse, riche en émissions de CO2. Face à la crise climatique, les légumineuses ont quelques atouts. En France, « on mène actuellement des tests pour cultiver des légumineuses qu’on trouve en Afrique, relève Michel Duru. C’est quelque chose qui commence à germer : l’idée de prendre en compte les savoir-faire africains et notamment les espèces et les variétés qui sont adaptées à des climats beaucoup plus secs et chauds que celui que nous avons, que nous allons donc avoir dans le futur. » Le monde est en train de changer, l’alimentation aussi.
Les légumineuses sont-elles bonnes aussi pour les animaux?
Oui ! Il existe deux types de légumineuses, les légumineuses à graines, et les légumineuses fourragères, comme le trèfle, le lupin ou la luzerne, appréciés des animaux d’élevage, les vaches ou les moutons. Les abeilles apprécient aussi beaucoup la luzerne, leurs fleurs violettes, en l’occurrence, particulièrement mellifères, très riches en pollen et en nectar. Un seul hectare de luzerne cultivée peut nourrir près de 200 000 abeilles ; un hectare plein de nectar.
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