C’est dans ta nature – Quand les animaux font des stocks

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Comment survivre l’hiver, quand la nature offre peu de nourriture ? Certaines espèces ont trouvé la parade, en faisant des réserves de nourriture, et c’est même parfois utile à la biodiversité.

Quand vient l’hiver, en climat tempéré, quand la nature se met en veille, les ressources alimentaires se font rares, et les animaux ont trois solutions pour subsister. Migrer : l’Afrique est une terre d’accueil pour de nombreux oiseaux européens. Hiberner, même si on vient de voir un ours des Pyrénées sortir de sa tanière en février, trompé par des températures trop douces. Troisième solution : constituer des stocks, des réserves de nourriture avant l’hiver.

Un animal est un grand spécialiste, à tel point qu’une banque française, la Caisse d’épargne, l’a choisi comme emblème. L’écureuil peut accumuler chaque automne plusieurs milliers de noix et de noisettes, des fruits à coques – coques en stock – cachés un peu partout. On a vu d’ailleurs des écureuils faire semblant d’enterrer des noisettes, pour tromper de potentiels voleurs. Parce qu’on s’espionne entre congénères…

Un oiseau plante des arbres

Spécialiste aussi des enterrements, le geai des chênes, est, comme son nom l’indique, grand amateur de glands, le fruit du chêne. Cet oiseau de la famille des corbeaux peut engloutir cinq ou six glands, avant d’aller les cacher dans la terre – jusqu’à 5 000 glands enterrés chaque année. Mais il a les yeux plus gros que le ventre. Il peut aussi en oublier, même si sa mémoire est remarquable. Alors ces glands abandonnés finiront par germer, et donneront des arbres. Le geai a un vrai rôle écologique. Il peut replanter, malgré lui, des forêts de chênes. Les fruits abandonnés ou oubliés par l’écureuil donneront, eux aussi, naissance à des arbres.

La taupe, elle, accumule des centaines de vers de terre, soigneusement rangés dans des garde-manger souterrains. Les chouettes et les hiboux cachent leurs proies, des rongeurs, dans les arbres – c’est l’hiver, elles se conservent, pas besoin de frigo.

Même les chiens enterrent leurs os

Sous d’autres climats, des animaux cachent aussi leur nourriture, mais pour d’autres raisons. Les crocodiles peuvent immerger leur proie dans l’eau pour attendrir la viande. Une espèce de belette d’Amérique centrale planque les bananes vertes, et attend qu’elles murissent.

Les chiens, vous l’avez peut-être remarqué, enterrent des os. Nos toutous tout bien nourris aux croquettes bio (oui, ça existe) n’ont pourtant nul besoin de faire des stocks. Mais voilà, c’est dans leurs gènes, du temps lointain où ils étaient des loups, pas encore domestiqués. La peur de manquer est inscrite dans leur ADN.

C’est quoi, ce cloaque?

Le cloaque comportemental est le nom d’une célèbre étude menée sur des rats par l’Américain John Calhoun dans les années 1960. Il commence par enfermer 8 rats dans une cage. Les rongeurs se reproduisent, et la population double tous les deux mois. Jamais les rats ne manquent de nourriture tout au long de l’expérience. Le manque de place en revanche commence à se faire sentir. Une surpopulation qui entraine des comportements erratiques : le chaos s’installe, bagarres, cannibalisme, sexualité alternative, on va dire, voire pas de sexualité du tout… Si bien que la population s’effondre et finit par disparaître. Conclusion : tout animal, y compris l’humain, a besoin d’espace. L’enfermement est un enfer.
 


Source du contenu: www.rfi.fr

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