Une émission en public au Musée des Peuples de la Forêt dans le centre de Yaoundé. Les forêts denses du Bassin du Congo constituent un important massif forestier avec plus de 180 millions d’hectares. Elles abritent une biodiversité exceptionnelle avec laquelle cohabitent, depuis des siècles, les peuples autochtones pour se nourrir, se soigner et vivre leur culture.
Aujourd’hui, ils en sont exclus au nom de la protection de la biodiversité, mais aussi parce que les forêts du Bassin du Congo sont considérées comme des grands réservoirs de carbone à protéger et de bois à exploiter. Ce sont aussi des terres fertiles pour l’agro-industrie, par exemple, pour les plantations de palmiers à huile et des zones à fort potentiel d’exploitation minière, pétrolière et gazière.
Résultat : la déforestation s’accélère ! Le Cameroun, deuxième plus vaste pays forestier du bassin du Congo n’y échappe pas. D’après Global Forest Watch, de 2013 à 2021, le pays a perdu plus d’un million d’hectares de couvert forestier. Et ceux qui en souffrent le plus dans l’est et le sud du pays, ce sont les Bakas que l’on appelle vulgairement les Pygmées… Chassés des forêts, ils doivent cohabiter avec les villageois, les Bantous. Pour de nombreux chercheurs, c’est un véritable ethnocide qui est en cours.
Invités :
– Aristide Chagcom, juriste et coordonnateur depuis 5 ans de Green development advocates, une organisation qui accompagne les peuples autochtones dans la défense de leurs droits et de leurs territoires
– Venant Messe, coordonnateur de la plateforme des peuples autochtones des forêts du Cameroun et président de l’association OKANI
– Jean-Pierre Nguedo Ngono, anthropologue et enseignant-chercheur affilié à l’Institut des mondes africains et responsable du parcours anthropologie médicale et alimentaire à la Faculté de Maroua.
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