Le Sud du Brésil, en proie à des inondations massives depuis plus d’une semaine, subit aussi un flot de théories du complot. Près d’un demi-million d’habitants de la région sont directement atteints par cette tragédie qui a fait des centaines de morts et de portés disparus. Sur les réseaux sociaux, on assiste à une avalanche de fausses informations.
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Il y a d’abord celles qui attribuent la catastrophe au Brésil à un programme de recherche américain qui utilise des antennes en Alaska, le Haarp, ou encore celles qui accusent les traînées blanches laissées par les avions de lâcher des substances chimiques capables de modifier le climat, raconte notre correspondante à Rio de Janeiro, Sarah Cozzolino.
Des théories conspirationnistes qui nient le réchauffement climatique. Car c’est bien le changement climatique qui est à l’origine de l’augmentation de ce genre de catastrophes naturelles, selon les scientifiques. Et une étude publiée le 11 mai le confirme : ce sont bien les émissions humaines de gaz à effet de serre et leurs effets sur le climat qui ont causé la catastrophe.
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Sans le réchauffement climatique, les pluies qui se sont abattues sur la région de Porto Alegre auraient été 15 % moins intenses. « Avec le réchauffement climatique, causé par les émissions de gaz à effet de serre, chaque degré de réchauffement supplémentaire entraîne +7% de capacité de l’atmosphère à retenir de l’eau précipitable. De plus, on peut analyser aussi les rôles de certains phénomènes naturels de variabilité climatique comme El Niño, et dans ces cas-là, on a pu exclure le rôle d’El Niño », explique Davide Faranda, du laboratoire des sciences du climat et de l’environnement et un des auteurs de cette étude au micro de Simon Rozé, du service environnement de RFI.
Les jours qui viennent attendus avec appréhension
La pluie se remet à tomber sur le sud du Brésil, en cause, toujours le même système dépressionnaire bloqué au-dessus de la région, chargé d’humidité, bien plus que la normale en raison du réchauffement climatique. C’est dans la nuit de dimanche à lundi que les précipitations les plus intenses sont attendues. Des pluies qui font craindre de nouveaux glissements de terrain et qui viennent compliquer le travail des secours alors que plus d’une centaine de personnes sont encore portées disparues. Au total, ce sont près de deux millions de Brésiliens qui ont été touchés par cette catastrophe.
Le gouvernement bloquerait l’arrivée de l’aide
Il y a aussi d’autres types de fausses informations qui accusent le gouvernement de faire obstacle à l’aide humanitaire sur place. L’influenceur Pablo Marçal, suivi par 8 millions de personnes sur Instagram, a par exemple accusé les autorités locales de bloquer l’entrée de camions transportant des dons, sous prétexte qu’ils ne fournissaient pas les factures correspondantes.
Enfin, il existe des fausses informations qui préoccupent particulièrement les médecins. Comme le fait d’encourager à prendre certains types d’antibiotiques, sans prescription médicale, en « prévention » de maladies liées au contact avec l’eau contaminée.
Relayés sur les groupes de discussions WhatsApp, ces contenus conspirationnistes mettent en danger l’action du gouvernement dans la région, mais aussi la confiance dans les institutions scientifiques.
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