Le sud de l’Amérique latine suffoque. En Uruguay, au Paraguay, en Argentine, au Chili, et bientôt au Brésil, les températures atteignent des records, dépassant en de nombreux endroits les 40°C à l’ombre et déclenchant des feux meurtiers. Le phénomène n’est pas non plus sans conséquences sur la santé et sur les cultures dans toute la région.
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Nous sommes certes en plein été austral mais la chaleur que vit en ce moment le cône sud des Amériques est hors-norme et ces pics se répètent de plus en plus. « Ces vingt dernières années, nous avons commencé à vivre des températures maximales de facon périodique, mais cela n’était pas fréquent. Depuis cinq ans en revanche, nous atteignons des maximales historiques quasiment tous les jours », constate Eduardo Mingo, de la direction de météorologie et hydrologie du Paraguay.
41 degrés à l’ombre dans la province du Chaco au Paraguay, cela veut dire 50 degrés en ressenti, notamment en raison de l’humidité et de vents chauds. Liée au phénomène climatique El Niño, aggravé par le réchauffement de la planète d’origine humaine, cette vague de chaleur met les États en alerte en raison des incendies qu’elle favorise, eux-même attisé par les vents. C’est le cas en Colombie, mais surtout au Chili, où les feux de forêts sont particulièrement meurtriers ces dernières heures. Au moins 46 personnes ont été tuées dans des incendies de forêt qui ravagent le centre et le sud du Chili, a annoncé samedi le président chilien Gabriel Boric après avoir survolé la région en hélicoptère, ajoutant que ce bilan n’était que provisoire. Après une accalmie, les incendies ont repris dans la région touristique de Valparaiso, où se trouve la célèbre station balnéaire de Viña del Mar dont les plages sont prisées en cette période de l’été. Les flammes ont ravagé samedi près de 43 000 hectares notamment sur la côte pacifique, selon la ministre de l’Intérieur, Carolina Toha. « C’est une catastrophe sans précédent, la région de Valparaiso n’a jamais connu une situation de cette ampleur », a déclaré Macarena Ripamonti, maire de Viña del Mar, particulièrement touchée.
Partout dans la région sud-américaine, cela inquiète également les agriculteurs. José Colombatto, vice-président des Confédérations rurales argentines, prend l’exemple des bovins : « En ce moment beaucoup de vaches sont avec les taureaux pour la reproduction. Mais les excès de chaleur provoquent la mort de certains embryons et cela empêche certains animaux d’avoir leurs chaleurs. On pourrait donc avoir une baisse de la production de veaux en raison de la chaleur », explique-t-il.
La récolte du maïs et du soja, des cultures clés pour l’Argentine et le Brésil notamment, pourrait aussi être affectée.
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