Madagascar: une nouvelle étude rebat les cartes sur les origines des baobabs

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Une vaste étude ADN publiée dans la revue scientifique Nature retrace l’origine et les mystérieuses évolutions et les pérégrinations du baobab. Les analyses réalisées sur le génome de ce géant des forêts sèches viennent contredire la théorie la plus répandue selon laquelle l’arbre serait originaire du continent africain. D’après l’équipe scientifique signataire de l’article publié ce 15 mai, les premiers baobabs seraient apparus à Madagascar.

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De notre correspondante à Madagascar,

Actuellement, huit espèces de l’arbre « à l’envers » ont été recensées à l’échelle du globe. Six se trouvent à Madagascar. Une sur le continent africain, une autre, en Australie.

Selon les hypothèses scientifiques les plus répandues, l’arbre était originaire d’Afrique continentale. Mais après avoir analysé les génomes de ces 8 espèces, une équipe internationale, composée de chercheurs malgaches, britanniques et chinois, présente un autre scenario : l’ancêtre commun à tous les baobabs est apparu il y a environ 41 millions d’années, sur la Grande Île. Madagascar étant alors, à ce moment-là déjà séparé du continent africain depuis environ 80 millions d’années. Et c’est donc sur l’île que l’espèce souche se serait diversifiée 20 millions d’années plus tard, créant ainsi d’autres espèces.

L’étude montre ensuite que deux d’entre elles ont parcouru d’étonnants voyages sur de longues distances, l’une vers l’Afrique et l’autre vers l’Australie ; des graines, vraisemblablement transportées au gré du gyre de l’océan Indien, un courant marin qui circule dans le sens inverse des aiguilles d’une montre entre l’Australie, l’Asie du Sud et la côte est de l’Afrique.

Certaines d’entre elles ont ensuite germé en Afrique continentale et en Australie : ce qui expliquerait pourquoi l’on retrouve deux espèces de baobabs ailleurs qu’à Madagascar.

Pour entériner définitivement l’origine malgache du baobab, les chercheurs estiment que seule la découverte « de fossiles et autres informations historiques pertinentes » pourront clore le sujet.

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Un géant vulnérable

Autre apport de l’analyse génétique de ces arbres iconiques, la confirmation de la grande vulnérabilité de trois des six espèces malgaches. D’après les auteurs, leur diversité génétique faible ou leur forte consanguinité risquent de ne pas leur permettre de s’adapter au dérèglement climatique ni aux pressions humaines exercées sur leur habitat.

Aussi, les scientifiques plaident pour que la classification de ces arbres dans la liste rouge 2023 des espèces menacées, établie par l’Union internationale de conservation de la nature, soit modifiée. Et qu’ils passent ainsi de la catégorie « en danger » à celle intitulée « danger critique », dernier palier avant extinction, afin d’établir des mesures conservatoires plus strictes.

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Source du contenu: www.rfi.fr

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