Questions d’environnement – Alerte sur la ressource en eau

Share

Un rapport de l’Organisation météorologique mondiale tire la sonnette d’alarme sur la disponibilité de la ressource en eau. L’année 2023 a été la plus chaude jamais enregistrée sur Terre, ce qui a provoqué un nombre de sécheresses sans précédent depuis plus de 30 ans. Et cette perturbation du cycle de l’eau est inquiétante puisque la demande ne cesse d’augmenter.  

L’écoulement des cours d’eau et l’apport dans les réservoirs ont été inférieurs à la normale dans de nombreuses régions du monde. Et cette baisse de régime se répercute sur la quantité d’eau disponible pour les populations et l’agriculture, ce qui aggrave la pression qui s’exerce sur les réserves en eau. Pourtant, et c’est le paradoxe, cela ne signifie pas qu’il y a moins d’eau sur la planète. Sulagna Mishra, coordinatrice du rapport de l’Organisation météorologique mondiale :

« Il y a autant d’eau sur la planète qu’il y en avait avant. En revanche, la quantité d’eau potable disponible n’est plus la même. Des zones qui étaient sèches auparavant, deviennent plus humides, et dans les zones qui étaient humides avant, il y a de moins en moins d’eau. Et ces deux situations ne sont pas normales. L’eau n’est plus équitablement répartie. Certaines zones en ont trop et d’autres pas assez ».

L’eau est inégalement répartie

Sécheresses à répétition d’un côté, inondations et pluies dans des zones comme le Sahara de l’autre. L’élévation de la température a déséquilibré le cycle de l’eau, qui est devenu irrégulier et moins prévisible. Une atmosphère plus chaude peut contenir plus d’humidité, ce qui augmente le risque de fortes précipitations. Mais parallèlement, cette hausse de la température accélère l’évaporation et l’assèchement des sols, ce qui renforce les sécheresses. Un phénomène qui va s’amplifier avec le réchauffement climatique, dit le rapport, et pourtant nous ne prenons pas les mesures qui s’imposent selon Sulagna Mishra:

« Dès que nous aurons de meilleures données, nous pourrons faire de meilleures prédictions et mieux nous préparer à l’arrivée des inondations ou de la sécheresse en adaptant notre stratégie. Donc, la clé, c’est l’adaptation. Et pour s’adapter il nous faut de meilleures données. Donc, nous essayons de faire comprendre aux politiques l’importance de ces données et ce qu’elles permettent de faire ».

À lire aussiSécheresse historique au Brésil: comment passer de l’urgence aux mesures d’adaptation

Des données insuffisantes

Certains pays, notamment en Afrique, manquent cruellement de données. Pourtant, elles sont essentielles, comme l’a rappelé la scientifique, Sulagna Mishra. Car vous pouvez avoir une rivière à sec, mais une nappe phréatique juste en dessous gorgée d’eau. Ces données permettent donc de relativiser certaines situations et donc de s’adapter. Selon le rapport de l’Organisation météorologique mondiale, à l’heure actuelle, nous ne connaissons pas l’état réel de la ressource en eau sur Terre. Il faut donc améliorer la surveillance et le partage des données. Et il y a urgence d’après le rapport. 

À lire aussiChangement climatique: l’Afrique de l’Est et australe entre intempéries et sécheresses

Source du contenu: www.rfi.fr

Dernières nouvelles

Dernières nouvelles