Questions d’environnement – Comment le réchauffement climatique affecte-t-il les animaux migrateurs?

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La COP14 sur les animaux migrateurs s’ouvre ce 12 février à Samarkand en Ouzbékistan. Jusqu’au 17 février, les pays membres de la Convention pour la conservation des espèces migratrices discuteront de la stratégie à adopter pour les protéger. De multiples dangers les guettent. Le changement climatique en fait partie. Au-delà des impacts communs à n’importe quelle espèce, ces animaux peuvent être perturbés dans leur cycle de migration par le réchauffement climatique.

Les dates de voyage de ces animaux ne sont plus forcément en adéquation avec leurs besoins. Les oiseaux qui hivernent en Afrique peuvent, par exemple, ne plus arriver au meilleur moment au printemps, souvent plus précoce. Il leur arrive aussi de décaler leur date de départ. Ne plus partir à la date habituelle, cela peut vouloir dire ne plus trouver les bons aliments au bon moment sur la route migratoire. Ce n’est pas qu’une question de tempo, mais également de lieu. Certains animaux commencent à changer de destination finale. Des oiseaux restent plus au nord qu’avant en hiver.

Autre exemple : certaines baleines.Avec le réchauffement des eaux, le krill, mangé par ces mammifères marins, s’est déplacé. « Cela signifie que les baleines vont aussi changer de route et cela induit d’autres menaces, explique Amy Fraenkel, secrétaire exécutive de la Convention pour la conservation des espèces migratoires. Elles peuvent être percutées par des navires ou être prises dans des engins de pêches. »

Aires de repos dégradées

Les conditions de migration sont aussi parfois plus difficiles. Les animaux parcourent parfois une très longue distance. Ils ont donc besoin de faire des haltes. Mais certains refuges peinent à remplir leur rôle. Par exemple, le parc naturel de Doñana dans le sud de l’Espagne tend à s’assécher en raison d’une surexploitation des eaux, en raison aussi de chaleurs excessives et du manque de précipitation. Or, cette zone humide joue un rôle important pour les oiseaux migrateurs.

« Certains viennent se reposer et d’autres pour nicher, explique Juanjo Carmona de WWF. La biodiversité européenne et africaine doit beaucoup à Doñana. Sans Doñana, il y aurait sans doute un effet domino des deux côtés parce que si les oiseaux ne trouvent rien à Doñana, ils ne vont pas se reproduire, ils ne vont pas s’alimenter et ils vont mourir et cela peut avoir un impact sur les espèces qui vivent de manière permanentes dans les territoires où séjournent les oiseaux migrateurs, soit parce qu’elles sont des proies, soit parce qu’elles sont des prédateurs. » En 2022, le nombre d’oiseaux qui ont migré à Doñana est descendu à un niveau historiquement bas.

Des zones de protection à réactualiser ?

Avec les changements d’habitude des animaux, les mesures de protection doivent aussi évoluer. Si les destinations ou les routes changent, les zones de protection actuelles ne sont plus forcément adaptées. Protéger les espèces migratrices est pourtant important, y compris parce que certaines d’entre elles aident à limiter le réchauffement climatique. C’est le cas des éléphants. La décomposition de leurs bouses dans les sols augmenterait la séquestration du carbone.

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Source du contenu: www.rfi.fr

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