Questions d’environnement – Lagos et la Somalie interdisent l’utilisation des plastiques à usage unique

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La ville de Lagos et la Somalie viennent d’annoncer l’interdiction de l’utilisation des plastiques à usage unique. Ils rejoignent ainsi la trentaine de pays africains déjà engagés dans la lutte contre un fléau qui ravage les écosystèmes, participe au réchauffement climatique et nuit à la santé des populations.  

Le gouvernement local de Lagos a interdit l’utilisation des plastiques à usage unique. Rappelons que, chaque année, 130 000 tonnes de ces déchets finissent dans les eaux nigérianes. Le ministère du Climat somalien a été encore plus loin puisqu’il a également interdit l’importation et la production des plastiques à usage unique à partir du 30 juin prochain, conscient de ces effets dévastateurs.

Sur l’environnement : aujourd’hui, les déchets plastiques sont partout, même dans des espaces censés être préservés comme l’Antarctique. Sur notre santé : des microplastiques ont été détectés dans le sang et le lait maternel. Et sur le climat évidemment : le plastique vient du pétrole et représentait, en 2019, 3,4% des émissions mondiales de gaz à effet de serre. Un chiffre qui pourrait doubler d’ici 2060 selon l’OCDE.

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La production annuelle mondiale de plastique a plus que doublé en vingt ans

Elle atteint désormais les 460 millions de tonnes. Or, seulement 9% des plastiques sont recyclés. Il est donc primordial de cesser au plus vite la production de certains ingrédients en plastique, comme les bouteilles, quand il y a d’autres alternatives. Mais pour être efficace, cette décision doit être prise au niveau mondial. Il y a quelques années, sur le continent, nous buvions nos sodas favoris dans des bouteilles en verre. Aujourd’hui, les sucreries des plus grandes marques mondiales, américaines ou chinoises, se vendent dans des bouteilles en plastique, au nom de la réduction des coûts de fabrication. Ce qui a contraint les producteurs africains à faire de même. Pour les industriels, qui ne sont pas responsables des déchets qu’ils produisent, une bouteille en plastique revient moins chère qu’une bouteille en verre. C’est cette perversité du système que dénoncent les associations de défense de l’environnement qui rappellent que ce calcul est biaisé car il ne prend pas en compte la gestion de ces déchets et la dépollution. Pour les ONG, si on obligeait les industriels à rendre des comptes, à gérer leurs propres déchets plastiques, souvent non recyclables, ils arrêteraient d’en produire pour ces mêmes raisons économiques.

Malgré ces nouvelles interdictions à Lagos et en Somalie, l’Afrique peine à se débarrasser du plastique

Alors que c’est le continent qui compte le plus grand nombre de pays ayant interdit l’utilisation des plastiques à usage unique (34 pays), sa consommation continue d’augmenter. Dans certains pays, l’application de la loi est parfois difficile en raison du contexte socioéconomique. Comment se passer d’eau en sachet quand il n’y pas d’accès à l’eau potable ? C’est un sujet crucial. Mais l’apparition d’une classe moyenne et le déploiement des marques de la grande distribution, avec tous ces produits industriels, contribuent également à ce phénomène. En Afrique, le combat contre le plastique qui a débuté dans les années 2000 avec des pionniers comme l’Afrique du Sud et le Rwanda ne fait que commencer. 

La production annuelle de plastique a plus que doublé en 20 ans pour atteindre 460 millions de tonnes. AP – Aurelien Morissard

Source du contenu: www.rfi.fr

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