Questions d’environnement – Négociations sur le climat: faut-il réformer le processus de la COP?

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Dans une lettre ouverte au secrétaire général de l’ONU et au secrétaire exécutif de la COP, parue vendredi dernier, un groupe d’anciens dirigeants et d’experts du climat, estime que les négociations annuelles sur le climat ne sont plus adaptées et devraient être réformées. Explications.

Les signataires de la lettre l’affirment sans détour : « le décalage entre ce que la COP doit accomplir et l’inertie des Parties est dramatique et inacceptable ». Pour ces anciens experts du climat, dont fait partie Ban Ki-moon, ancien secrétaire général des Nations unies, la lenteur des progrès est en contradiction totale avec ce que nous apprend la science et la multiplication des catastrophes partout sur la planète. 

Est-ce une remise en cause de l’existence même des COP ?

Oui et non. Non car les auteurs rappellent qu’après 27 sommets sur le Climat, tous les documents juridiquement contraignants, engageant la communauté internationale à maintenir le réchauffement climatique en dessous des 2 degrés, sont en place. Cela a pris du temps, certes, mais il y a enfin un accord. En revanche, nous disent les auteurs, nous ne pouvons plus perdre de temps dans des négociations interminables qui risquent de nous faire reculer plutôt que d’atteindre l’objectif visé. Il faut donc agir et cela passe nécessairement par une réforme du processus de la COP. Kaveh Guilanpour, vice-président du Centre pour les solutions climatiques et énergétiques abonde dans ce sens : « On sait clairement aujourd’hui, grâce aux analyses économiques que les solutions sont là. Et on sait que l’argent, à l’échelle mondiale, est disponible pour les mettre en œuvre. Il faut donc se demander pourquoi on les applique pas. Et pour cela, il faut identifier les blocages. Ou plutôt, être beaucoup plus engagé et mettre en œuvre les solutions qui permettent le changement, puisque les blocages ont été identifiés ».

Que proposent les signataires de cette lettre ouverte ?

Pour les auteurs de cette lettre ouverte, il faut que les actions nationales et internationales se concentrent sur les volets de l’atténuation. En préservant les stocks de carbone. En transformant le système alimentaire, et bien sûr en éliminant progressivement les combustibles fossiles et en limitant le poids des lobbys comme le rappelle ce responsable de Greenpeace Philippines :« Que les lobbys du pétrole viennent défendre leurs intérêts dans un sommet sur le climat, c’est problématique. C’est même totalement incohérent avec l’idée de résoudre la crise climatique. Les principaux responsables du réchauffement climatique sont ceux qui pilotent ce sommet. C’est un vrai problème ».

Les signataires proposent une réforme en profondeur des COP actuelles. Avec des réunions annuelles en petit comité, contrairement à ce qui se passe aujourd’hui, qui se fixent des objectifs ciblés. En suivant les progrès réels de chaque pays, ou encore, en réformant le rôle des banques, pour passer des projets à une mise en œuvre concrète. Une lettre ouverte sous forme de belles promesses. Mais comme dit le dicton : les promesses n’engagent que ceux qui y croient. 

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Source du contenu: www.rfi.fr

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