Questions d’environnement – Quels sont les risques environnementaux liés à l’exploitation des minerais de la transition?

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Le forum Indaba Mining, une conférence minière internationale, a débuté lundi 5 février au Cap, en Afrique du Sud. Pendant trois jours, de nombreux États africains vont se pencher sur l’avenir de l’industrie minière sur le continent. Au cœur des débats, l’accès, l’exploitation et les investissements dans un secteur clé : les minéraux de la transition. 

Lithium, cuivre, cobalt, tous ces minerais sont nécessaires à la construction des éoliennes, des panneaux solaires ou des batteries de voitures électriques. Ils sont donc essentiels pour mener à bien la transition énergétique dont l’un des enjeux est de remplacer les carburants fossiles, comme le pétrole, le gaz et le charbon, par des sources d’énergie bas carbone, ces fameux minéraux de la transition. Mais plusieurs questions se posent. Tout d’abord la disponibilité de ces minéraux : selon l’Agence internationale de l’énergie, il y a un décalage entre les ambitions climatiques de la communauté internationale et les réserves accessibles. Autre problème majeur, l’impact environnemental, selon David Weber, spécialiste des terres rares : « La perte de biodiversité est bien évidemment dramatique. Il y a beaucoup de pollutions aux métaux lourds par exemple. Mais il y a aussi une chose à laquelle on pense finalement assez peu, alors que le chiffre est intéressant, voire même frappant : une batterie au lithium aujourd’hui, c’est l’équivalent de la consommation de 500 personnes en eau pendant un an ! »

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Le côté obscur de la transition énergétique

Pour se passer des carburants fossiles, il faut une augmentation exponentielle de la production de ces minerais bas carbone, ce qui va, de facto, provoquer une perte de biodiversité. D’où cette question : les menaces de l’industrie minière peuvent-elles dépasser celles évitées par l’atténuation du changement climatique ? David Weber : « Si l’on prend un temps relativement court, la réponse est que l’on va beaucoup plus dégrader que l’on ne va sauver. Si on raisonne sur une optique de temps long, c’est-à-dire sur 20 à 25 ans, on peut espérer des impacts extrêmement positifs pour la planète. Mais cela induit une seconde condition qu’est la simultanéité. Si tout le monde ne le fait pas et de façon coordonnée, ce qui sera gagné chez l’un sera perdu chez l’autre. »

Un constat sans appel qui doit nous obliger à trouver d’autres solutions et d’autres modes de consommations, selon David Weber : « La vraie bonne idée, c’est une certaine forme de frugalité dans la consommation qui est liée à du recyclage. Ce n’est pas le Graal intégral, mais ça appelle chacun de nous à modifier son comportement. C’est avec des petites gouttes d’eau qu’on fait des grandes rivières ! »

Selon l’AIE, l’Agence internationale de l’énergie, les quantités recyclées de cuivre, de lithium ou de nickel, provenant des batteries usagées, pourraient réduire d’environ 10% les besoins en approvisionnement pour ces minéraux. Sobriété et recyclage, de sérieuses pistes à creuser, pour une vraie transition énergétique.

Source du contenu: www.rfi.fr

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