Cette semaine, le Fonds monétaire international (FMI) et la Banque mondiale tiennent leurs traditionnelles réunions de printemps. Les rendez-vous les plus importants auront lieu le 17 et le 19 avril, mais d’autres événements sont prévues entre le 15 et le 20 avril. Ils interviennent l’année des 80 ans des accords de Bretton Woods, qui ont abouti à la création des institutions de Washington. Alors que le financement de la transition énergétique et de l’adaptation au réchauffement climatique sera un thème central de la COP29 en novembre, les attentes sur cette question sont nombreuses.
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Comment trouver les milliers de milliards de dollars nécessaires à la transition et à l’adaptation au réchauffement climatique ? C’est l’une des épineuses questions qui se posera cette semaine à Washington. Au-delà des montants, résoudre la question des conditions d’accès au financement est capital aux yeux de Laurence Tubiana, de la Fondation européenne pour le climat, lors d’une conférence de presse :
« La pression de la dette sur les pays en développement est écrasante. Les efforts pour la transition sont paralysés quand les gouvernements ne peuvent pas financer l’éducation ou la santé, car ils ont toujours plus d’intérêts à rembourser. C’est pour ça que la collaboration du FMI et des banques multilatérales de développement est si important. »
Des institutions que Jamie Drummond, de l’ONG One Campaign, appelle à se réformer : « On a besoin d’une restructuration profonde de la Banque mondiale, des banques multilatérales de développement. Il faut qu’elles fassent mieux sur les investissements pour le climat, la biodiversité et les objectifs de développement durable. »
«Nous voulons que la Banque mondiale utilise son capital existant plus efficacement (…). Nous avons également besoin d’un nouvel effort de la part du FMI»
Des fonds, notamment de la Banque mondiale, doivent être prochainement recapitalisés. Sébastien Treyer, de l’Institut du développement durable et des relations internationales (IDDRI), anticipe des discussions à ce sujet : « Il va falloir se demandant comment on peut mettre dans ces recapitalisations pas uniquement les pays de l’OCDE mais aussi inviter à la table la Chine et les pays du Golfe. »
Des discussions délicates qui pourraient n’avancer qu’à petits pas.
La Banque mondiale appelle le secteur privé à financer les projets liés au climat
C’est l’un des objectifs de la Banque mondiale défini lors de la dernière COP : consacrer près de la moitié de ses financements (45%), à la fois pour répondre aux besoins de la transition énergétique, et lutter contre les conséquences du changement climatique. Mais le président de l’instance le sait, il faudra bien plus d’argent. C’est pourquoi Ajay Banga en appelle au secteur privé.
« Nous savons que les gouvernements, les instances internationales, les organisations philanthropiques ne réussiront pas à elles seules à fournir les milliards de dollars nécessaires chaque année à la lutte contre le climat et à combattre l’inégalité dans le monde. Nous avons donc aussi besoin du secteur privé. C’est pourquoi nous allons lancer cet été une nouvelle plateforme de garanties financières qui offrira plus de simplicité, et la possibilité de réaliser des paiements plus rapides et plus efficaces », assure-t-il.
Car actuellement, financer des projets liés au climat dans des pays soumis à des aléas politiques est encore jugé trop risqué pour le secteur privé. La plateforme de la Banque mondiale vise donc à lui offrir des garanties supplémentaires. L’instance ambitionne ainsi de tripler le montant annuel de ses garanties pour les porter d’ici 2030, à 20 milliards de dollars.
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