REPORTAGE – Il y a 70 ans, au terme de durs combats entre le 13 mars et le 7 mai 1954, la défaite des soldats commandés par le général de Castries face à un ennemi vietminh quatre fois supérieur en nombre sonnait le glas de l’Indochine française. Nous sommes retournés sur les lieux d’une bataille devenue mythique.
La tragédie, au 1/2 000. Pour raconter les 57 jours de Diên Biên Phu, les muséographes vietnamiens ont imaginé une reproduction du champ de bataille avec une animation électrique. Sur la grande maquette bosselée de collines, on voit les petites lumières rouges des colonnes de bô dôi converger vers les positions françaises, qui s’éteignent les unes après les autres. Des tentacules qui poussent, étranglent, étouffent. Inexorable, poignant.
Une terre de souvenirs
Aujourd’hui, c’est une autre marée humaine qui enserre les anciens points d’appui français. Moins martiale mais tout aussi impossible à endiguer, celle de l’urbanisation de cette bourgade des confins du Vietnam et du Laos. Quand les parachutistes français de l’opération Castor avaient sauté sur la vallée, le 20 novembre 1953, il n’y avait là que quelques villages de Thaïs noirs. En 2024, Diên Biên Phu est une ville frontalière de 140.000 habitants qui ne cesse de pousser, avec ces immeubles moches qui remplacent les élégantes maisons montagnardes des rives…
Source du contenu: www.lefigaro.fr