Après l’arrestation d’« El Mayo » et d’un fils d’« El Chapo », les autorités américaines se réjouissent d’avoir porté un « coup très dur » au cartel de Sinaloa

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Après l’arrestation aux Etats-Unis de deux chefs du cartel mexicain de Sinaloa, les autorités américaines ont affirmé, vendredi 26 juillet, avoir porté un « coup très dur » à l’un des réseaux de trafic de drogues « les plus meurtriers du monde ».

A l’issue d’une opération d’infiltration particulièrement audacieuse, ces deux patrons du puissant cartel aux ramifications internationales ont été cueillis à l’atterrissage de leur avion privé au Texas, Etat américain frontalier du Mexique, a révélé la presse. Le ministère américain de la justice avait annoncé leur arrestation dans la nuit de jeudi à vendredi, sans donner de détails.

Joaquin Guzman Lopez, un des fils du baron de la drogue Joaquin « El Chapo » Guzmam qui a cofondé le cartel de Sinaloa et purge une peine de prison à perpétuité aux Etats-Unis, après sa condamnation en 2019, aurait convaincu Ismael Zambada Garcia, alias « El Mayo », cofondateur du cartel, de prendre un avion prétendument à destination du sud du Mexique. L’appareil a en réalité mis le cap au nord et atterri à El Paso, aux Etats-Unis, selon des médias américains. Le fils d’« El Chapo » a attiré « El Mayo » dans l’avion « sous un prétexte », ont révélé des responsables américains au New York Times.

Joaquin Guzman Lopez, trentenaire, s’est rendu et « El Mayo », 76 ans, a été arrêté, a sobrement communiqué le ministère de la justice américain. Devant une juge fédérale du Texas, dès vendredi, Ismael Zambada Garcia a plaidé non coupable de trafic de drogue et blanchiment, selon des documents judiciaires. Mais son avocat a confié au Los Angeles Times qu’il ne s’était « pas livré volontairement ». La prochaine audience est fixée au 31 juillet.

Le Mexique n’a pas participé à l’opération

Vendredi, le président américain, Joe Biden, s’est félicité dans un communiqué que « deux des dirigeants les plus en vue du cartel de Sinaloa, l’une des organisations les plus meurtrières du monde », aient été capturés, car « trop de nos concitoyens meurent à cause du fléau du fentanyl ».

Ce puissant opiacé de synthèse, qui fait des ravages aux Etats-Unis, est « la menace la plus meurtrière à laquelle notre pays ait jamais été confronté en matière de drogue », a insisté le ministre de la justice, Merrick Garland.

Le Mexique a dit ne pas avoir participé à l’opération et ne rien savoir des détails. Son président, Andres Manuel Lopez Obrador, a exigé de son voisin américain un « rapport complet », du « respect » et de la « transparence ». La ministre de la sécurité mexicaine, Rosa Icela Rodriguez, s’est même demandé si « El Mayo » avait été « capturé » ou s’il s’était « livré ».

Anne Milgram, la cheffe de la DEA, l’organe fédéral américain antidrogue, s’est, elle, félicitée d’avoir frappé au « cœur du cartel responsable de la majorité des drogues, dont le fentanyl et la méthamphétamine, qui tuent des Américains » et d’avoir porté « un nouveau coup très dur au cartel de Sinaloa ».

Un autre des fils de Joaquin Guaman, Ovidio Guzman Lopez, a été extradé vers les Etats-Unis en 2023. Plusieurs des fils d’« El Chapo », surnommés « Chapitos », ont hérité du contrôle de l’organisation, selon les autorités américaines.

« Profil bas »

« El Mayo » est considéré comme « l’un des trafiquants de drogue les plus célèbres de l’histoire du Mexique », selon le centre d’analyse InSight Crime, même s’il est « connu pour avoir fait profil bas » et avoir « privilégié les affaires à la violence ».

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Les Etats-Unis ont enregistré plus de 107 000 décès par overdose en 2023, le fentanyl étant à l’origine d’environ 70 % d’entre eux, selon des chiffres officiels. Au Mexique, les violences liées au narcotrafic font des ravages, avec plus de 450 000 personnes assassinées depuis que le gouvernement a lancé une offensive militaire contre les cartels de la drogue en 2006. Parmi les victimes figurent des membres des forces de sécurité et des journalistes.

Le cartel né dans l’Etat de Sinaloa, dans le nord-ouest du Mexique, « a tissé des liens aux plus hauts niveaux de la police fédérale et de l’armée mexicaines », selon Insight Crime.

Le Monde avec AFP

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