Aux Etats-Unis, face à la poussée masculiniste, des jeunes Américaines tentées par la rupture

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La vidéo a été postée sur TikTok Le 6 novembre, à peine quelques heures après que l’élection de Donald Trump a été confirmée. Assise sur son canapé, son chat dans les bras avec l’hymne national en fond sonore, une utilisatrice du réseau social TikTok, surnommée « Rabbitsandtea », se filme avec son smartphone : « En tant que femme américaine, je fais ma part du travail en quittant mon petit ami républicain et en rejoignant le mouvement 4B. »

En quelques jours, sa vidéo atteint 1,8 million de vues et cumule 39 000 commentaires, majoritairement de jeunes internautes américaines. Depuis l’élection présidentielle américaine, le hashtag #4B est devenu viral sur les réseaux sociaux, chaque post est lu plusieurs millions de fois.

Né en Corée du Sud au début des années 2010 en réaction aux violences faites aux femmes et aux normes de genre écrasantes dans le pays, le mouvement tire son nom de quatre refus : ne pas avoir de relations romantiques avec les hommes (biyeonae), ni de relations sexuelles (bisekseu), ne pas les épouser (bihon) et ne pas avoir d’enfant avec eux (bichulsan). Sur X, une jeune Américaine enfonce le clou en postant : « Mesdames, nous devons commencer à envisager le mouvement 4B comme les femmes de Corée du Sud, et imposer à l’Amérique une forte baisse du taux de natalité », avant de se voir bannie du réseau social X, dont le propriétaire est Elon Musk, pour « violation des conditions d’utilisation ».

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La réaction des tradwifes, mouvement antiféministe ultraconservateur incarné par des épouses traditionalistes promouvant le retour de la femme au foyer, ne s’est pas non plus fait attendre. Dans des vidéos TikTok qui les montrent enceintes ou entourées de leurs bambins, elles promettent de continuer à « aimer leur mari » et « à donner naissance à davantage d’enfants qui aiment Dieu et leur pays ».

« Ton corps, mon choix »

Comment le mouvement a-t-il traversé le Pacifique ? « La culture sud-coréenne infuse aux Etats-Unis, notamment via des communautés en ligne dédiées à la K-pop », la musique pop coréenne, très populaire chez les jeunes du monde entier, explique Stéphanie Lamy, chercheuse et autrice de l’essai La Terreur masculiniste (éditions du Détour). « Ces communautés K-pop sont très actives, mais aussi très politisées et ont permis à la jeunesse des Etats-Unis de suivre le 4B, une forme de désobéissance civile des femmes dans le but de préserver leurs intérêts, mis à mal dans les deux pays. » Même si les Etats-Unis n’ont pas grand-chose à voir avec la très corsetée Corée du Sud.

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Source du contenu: www.lemonde.fr

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