Comores : après le cyclone Chido à Mayotte, « c’est le moment ou jamais » pour les passeurs de migrants

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« Le malheur des uns fait le bonheur des autres », glisse un passant en descendant les marches de pierre effritées menant à la plage de Moya, une commune de l’ouest d’Anjouan, mardi 24 décembre. Depuis cette crique au sable blanc lovée au creux des falaises noires de cette île des Comores, une barge vient de prendre la mer. A son bord, 17 Comoriens qui tentent de rejoindre clandestinement l’île voisine de Mayotte.

Le cyclone Chido a pourtant ravagé le 101e département français le 14 décembre, entraînant la mort de 39 personnes, selon un bilan provisoire. Les rafales de plus de 220 km/h n’ont pas seulement soufflé les hommes et les habitations, elles ont aussi englouti une partie du dispositif de surveillance maritime dernier cri mis en place par Paris entre 2023 et début 2024 pour enrayer les flux migratoires illégaux entre les Comores et Mayotte, distantes d’à peine 70 kilomètres.

Deux garçons à Moya, une commune de l’île comorienne d’Anjouan d’où partent de nombreux « kwassa kwassa », Mayotte se trouvant à seulement 70 km, le 24 décembre 2024.

Selon une source officielle mahoraise, les quatre radars positionnés sur les côtes pour intercepter les kwassa-kwassa – comme les Comoriens surnomment ces embarcations de fortune transportant les migrants entre les deux archipels – ont été balayés. Trois vedettes de contrôle pilotées par les services français de sécurité ont aussi été retrouvées échouées sur les côtes mahoraises. Les gardes-côtes, eux, ont en ce moment le regard détourné des rives comoriennes pour se concentrer sur le secours aux victimes de Chido.

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Source du contenu: www.lemonde.fr

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