Donald Trump affirme qu’il « encouragerait » la Russie face à des pays de l’OTAN « délinquants » ; la Maison Blanche se dit « consternée »

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Donald Trump a menacé, en cas de réélection lors de l’élection présidentielle du 5 novembre, de ne plus garantir la protection des pays membres de l’OTAN face à la Russie et a promis une vague massive d’expulsions à la frontière avec le Mexique lors d’un meeting, samedi 10 février, en Caroline du Sud.

L’ancien président reproche régulièrement à ses alliés de l’Alliance atlantique de ne pas financer suffisamment l’institution. Lors de ce meeting, M. Trump a rapporté une conversation avec l’un des chefs d’Etat de l’OTAN, sans le nommer. « Un des présidents d’un gros pays s’est levé et a dit : “Eh bien, monsieur, si on ne paie pas et qu’on est attaqué par la Russie, est-ce que vous nous protégerez ?” », raconte le milliardaire avant de révéler sa réponse : « Non, je ne vous protégerais pas. En fait je les encouragerais à vous faire ce qu’ils veulent. Vous devez payer vos dettes. »

Cette déclaration intervient après que M. Trump, probable candidat républicain face au président démocrate Joe Biden, a fait pression sur les élus républicains au Congrès pour enterrer un projet de loi prévoyant le versement d’une nouvelle aide à l’Ukraine ainsi qu’une réforme de la politique migratoire. Le milliardaire s’est souvent montré dubitatif, et parfois hostile, quant à la poursuite de l’aide américaine à l’Ukraine et a même menacé de sortir de l’OTAN s’il retournait à la Maison Blanche.

« Consternant et insensé »

La Maison Blanche a répliqué aux déclarations de M. Trump en vantant les efforts déployés par M. Biden pour renforcer les alliances dans le monde entier. « Encourager l’invasion de nos alliés les plus proches par des régimes meurtriers est consternant et insensé, a réagi Andrew Bates, porte-parole de la Maison Blanche, dans un communiqué publié samedi soir. Plutôt que d’appeler à la guerre et de promouvoir le chaos, le président Biden continuera à soutenir le leadership américain. »

L’accord bloqué au Congrès prévoyait une enveloppe supplémentaire d’aide à l’Ukraine et à Israël. D’un montant de 95 milliards de dollars (88 milliards d’euros), elle sera débattue la semaine prochaine et comprend des fonds pour la lutte d’Israël contre le Hamas et pour un allié stratégique, Taïwan. La part du lion, cependant, aiderait l’Ukraine à reconstituer ses stocks d’armes et de munitions, alors que le pays entre dans une troisième année de guerre.

« Des déclarations imprudentes sur la sécurité de l’OTAN et la solidarité de l’article 5 ne servent que les intérêts de Poutine » et « n’apportent ni plus de sécurité ni plus de paix dans le monde », a regretté le président du Conseil européen, Charles Michel, sur X. « Au contraire, elles soulignent à nouveau la nécessité pour l’[Union européenne] de développer de toute urgence son autonomie stratégique et d’investir dans sa défense », a-t-il poursuivi.

L’article 5 stipule que si un pays de l’OTAN est victime d’une attaque armée, chaque membre de l’Alliance considérera cet acte de violence comme une attaque armée dirigée contre l’ensemble des membres et prendra les mesures qu’il jugera nécessaires pour venir en aide au pays attaqué.

« Je mettrai fin à toutes les politiques d’ouverture des frontières »

M. Trump s’est aussi à nouveau emparé du dossier brûlant de l’immigration, autre grand sujet de controverse dans la campagne électorale. Sous sa pression, les élus républicains semblent avoir décidé de bloquer toute réforme de la politique migratoire avant l’élection présidentielle. « N’oublions pas que cette semaine, nous avons aussi remporté une grande victoire que tous les conservateurs devraient célébrer. Nous avons écrasé le projet désastreux de cet escroc de Joe Biden sur les frontières ouvertes », a lancé le milliardaire.

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L’ancien président, qui avait bâti sa popularité en promettant la construction d’un mur entre les Etats-Unis et le Mexique, a assuré que l’expulsion de migrants constituerait l’une de ses priorités en cas de retour à la Maison Blanche. « Je mettrai fin à toutes les politiques d’ouverture des frontières de l’administration Biden et nous lancerons la plus grande opération d’expulsion nationale de l’histoire des Etats-Unis », a-t-il dit.

Attaques contre le mari de Nikki Haley

Lors de son meeting, M. Trump a aussi lancé une pique à Nikky Haley, ex-gouverneure de l’Etat de Caroline du Sud et sa rivale pour l’investiture républicaine, en ironisant sur l’absence de son mari à ses côtés durant la campagne. « Où est son mari ? Oh, il est parti, il est parti. Qu’est-il arrivé à son mari ? », a-t-il lancé avec des effets de voix.

Largement distancée dans la course à l’investiture, l’ancienne ambassadrice des Etats-Unis à l’ONU a répondu sèchement sur X à propos de son mari, Michael Haley, engagé pour un an dans un déploiement militaire à Djibouti : « Il est en déploiement au service de notre pays, quelque chose dont vous ne connaissez rien. Quelqu’un qui manque continuellement de respect aux sacrifices des familles de militaires n’a rien à faire comme commandeur en chef. »

Le Monde avec AFP


Source du contenu: www.lemonde.fr

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