« Donald Trump pourrait faire monter le yuan ou l’euro et afficher une victoire dans sa guerre commerciale face au reste du monde »

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Le président américain, souvent considéré en Europe avec un mélange d’effroi et de condescendance, est furieux : un géant asiatique, apparemment impossible à arrêter, exporte trop, dévorant des parts de marché. Sa monnaie est artificiellement sous-évaluée, tonne le chef d’Etat, qui estime qu’il est temps de mettre fin à ce déséquilibre économique mondial. Au passage, l’homme le plus puissant de la planète s’en prend aux Européens, eux aussi exportateurs nets vers les Etats-Unis, à commencer par l’Allemagne.

Nous sommes en 1985, le président en question est Ronald Reagan, et le concurrent asiatique est le Japon. « Le parallèle avec cette époque est frappant », note Nicolas Goetzmann, directeur de la recherche économique à la Financière de la Cité, une société de gestion. Le dénouement de cette crise a eu lieu à l’hôtel Plaza, à New York, le 22 septembre 1985. Les principales puissances économiques s’accordent pour faire baisser le dollar, en agissant de concert sur les marchés des changes. Le yen, le mark ou encore le franc s’envolent.

Quatre décennies plus tard, un nouvel « accord Plaza » serait-il envisageable, en remplaçant la Chine par le Japon ? Depuis quelques mois, la communauté d’affaires bruit de l’idée d’un « accord Mar-a-Lago », qui permettrait à Donald Trump de faire monter le yuan ou l’euro et d’afficher une victoire dans sa guerre commerciale face au reste du monde.

En novembre 2024, Stephen Miran prononçait un discours très détaillé, suggérant une possible solution. L’homme n’est pas n’importe qui : il doit prendre sous Donald Trump la présidence du Council of Economic Advisers, l’organisme de conseil économique de la Maison Blanche. « Rappelez-vous, expliquait-il dans son discours, que le président Trump voit les droits de douane comme un outil de négociation (…). Il est plus facile d’imaginer qu’après une série de droits de douane punitifs des partenaires commerciaux comme l’Europe et la Chine soient plus réceptifs à une sorte d’accord sur les devises. »

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Source du contenu: www.lemonde.fr

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