ENQUÊTE – Joseph Staline était géorgien. Il est aujourd’hui au cœur de l’instrumentalisation de l’histoire opérée par la machine de désinformation et de manipulation du régime poutinien dans cet ex-satellite soviétique.
Le dernier Noël géorgien, orthodoxe, n’a pas été un jour de communion nationale. Ce 7 janvier, des citoyens ont découvert avec stupéfaction dans la cathédrale de la Trinité une nouvelle icône dédiée à la «Matrone de Moscou» comprenant, dans l’une des dix-sept saynètes disposées autour de sa représentation en pied, un Staline en long manteau gris, recevant l’air docile la bénédiction de cette sainte qui vécut de 1885 à 1952 et qui fait l’objet d’un culte populaire, notamment chez les femmes russes.
Il n’en fallait pas plus pour déclencher une virulente polémique sur la terre natale de Joseph Staline, théâtre d’une guerre de tranchées civilisationnelle entre ceux qui aspirent à devenir «Européens» (plus de 80 % des 3,7 millions de Géorgiens, selon les derniers sondages) et divers segments de la société, dont le gouvernement, qui restent disposés à composer avec l’ancienne puissance coloniale. «C’en était trop, en particulier en cette année où nous commémorons les cent ans du soulèvement d’août…
Source du contenu: www.lefigaro.fr