Explosion à Las Vegas : le suspect, un ancien militaire qui s’est suicidé, souffrait de « stress post-traumatique »

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« Ce n’était pas une attaque terroriste, c’était un signal d’alarme. » L’un des messages laissé par le militaire retrouvé mort dans le Cybertruck Tesla qui a explosé mercredi 1er janvier devant l’hôtel Trump de Las Vegas (Nevada) semble confirmer la thèse d’un acte isolé et sans lien avec une entreprise terroriste.

« Il semble qu’il s’agisse d’un cas tragique de suicide impliquant un vétéran décoré (…) qui lutte contre un syndrome de stress post-traumatique et d’autres problèmes », a expliqué l’agent du FBI responsable de l’enquête, Spencer Evans, lors d’une conférence de presse, vendredi 3 janvier.

Matthew Livelsberger, membre des forces spéciales de l’armée américaine – les « Bérets verts » (Green Berets) –, a mis fin à ses jours à 37 ans, à bord d’un véhicule loué en ligne qu’il a fait exploser. Son acte a fait sept blessés légers mais a causé très peu de dégâts à l’hôtel. Les autorités ne s’expliquent pas encore complètement comment le suspect a pu se suicider d’une balle dans la tête tout en allumant des feux d’artifice et du carburant de camping à l’intérieur du véhicule, provoquant l’explosion.

Des motivations qui restent vagues

L’exploitation de son téléphone a commencé à révéler des motivations vagues. Les enquêteurs y ont notamment trouvé deux lettres où il mentionne des « griefs politiques », a expliqué un adjoint du shérif de Las Vegas, Dori Koren. Matthew Livelsberger y évoque « des questions à propos de conflits ailleurs » dans le monde et « des problèmes nationaux, des problèmes sociétaux », ainsi que « des défis personnels », a-t-il détaillé.

« Nous sommes les États-Unis d’Amérique, le meilleur pays qui ait jamais existé », écrit le militaire dans l’une des lettres. « Mais à l’heure actuelle, nous sommes fatalement malades et nous allons vers l’effondrement. Il ne s’agissait pas d’une attaque terroriste, mais d’un signal d’alarme », poursuit-il.

Le suspect explique aussi avoir organisé une explosion car « les Américains ne prêtent attention qu’aux spectacles et à la violence ». Pour expliquer son passage à l’acte, il invoque des traumatismes subis au cours de sa carrière militaire. « J’avais besoin de débarrasser mon esprit des frères que j’ai perdus et de me soulager du fardeau des vies que j’ai prises », écrit-il.

Selon les autorités, le suspect a agi seul, mais la proximité politique entre le patron de Tesla, Elon Musk, et Donald Trump, a alimenté les spéculations autour de son geste. Selon les premiers éléments de l’enquête, Matthew Livelsberger « n’avait aucune animosité envers le président » républicain élu, a détaillé M. Evans.

« Ma vie a été un enfer »

Selon la police fédérale américaine, rien ne permet non plus d’établir un lien entre l’explosion de Las Vegas et l’attaque à la voiture-bélier menée, quelques heures auparavant lors du Nouvel An, par un ex-militaire inspiré par le groupe Etat islamique (EI), qui a tué quatorze personnes à la Nouvelle-Orléans, dans l’Etat de Louisiane.

Ces dernières années, Matthew Livelsberger s’est confié à une ancienne petite amie, qui avait servi comme infirmière dans l’armée. Il lui a évoqué les douleurs et l’épuisement importants – qu’elle attribue à un traumatisme crânien – qui l’empêchaient de dormir la nuit, ainsi que le fait de revivre la violence de son déploiement en Afghanistan, a-t-elle déclaré.

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« Ma vie a été un enfer personnel au cours de la dernière année », lui a-t-il écrit notamment dans un texto envoyé au début de leur relation en 2018.

Les Bérets verts sont des forces spéciales de l’armée américaine hautement entraînées, spécialisées dans la guérilla et les tactiques de combat non conventionnelles. Matthew Livelsberger, qui a reçu plusieurs décorations, a gravi les échelons et a été déployé deux fois en Afghanistan. Il a aussi servi en Ukraine, au Tadjikistan, en Géorgie et au Congo, selon l’armée. Il est récemment revenu d’une mission en Allemagne et était en congé lorsqu’il est mort. Il pourrait emporter avec lui les mystères profonds de son geste.

Le Monde avec AP et AFP

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