Créé en 1996, ce forum intergouvernemental a pour but d’optimiser la coopération entre les pays du grand nord.
Le Figaro Magazine
La Russie a décidé de geler ses contributions financières au Conseil de l’Arctique. C’est par un communiqué à l’agence Ria Novosti que le gouvernement a signifié sa volonté de ne plus payer l’addition « tant que le travail ne reprend pas dans de bonnes conditions avec l’intégralité des membres du conseil. » Si le porte-parole du Kremlin a laissé entendre qu’un retrait total de ce forum intergouvernemental par la Russie était possible, le ministère des affaires étrangères a précisé que cette option n’était pas encore envisagée.
En mars 2022, un mois après l’invasion de l’Ukraine par la Russie, Sergeï Lavrov avait invité les représentants des États membres à un sommet à Salekhard, en Sibérie – aucun n’avait répondu présent. Créé en 1996, le conseil de l’Arctique rassemble les huit états possédant des territoires dans le grand nord : le Canada, le Danemark (et donc le Groenland), la Finlande, l’Islande, la Norvège, la Russie, la Suède et les États-Unis. La présidence du conseil change tous les deux ans.
Il ne faut pas fermer les portes et jeter les clefs
Jonas Gahr Støre, premier ministre norvégien
Le premier ministre norvégien, Jonas Gahr Støre estime «qu’il ne faut pas fermer les portes et jeter les clefs », espérant qu’un jour « nous serons à nouveau tous réunis autour de la table de l’Arctique. » Mais les autres pays occidentaux ne partagent pas cette ouverture et craignent que maintenir la coopération avec la Russie puisse légitimer l’agression de la Russie sur l’Ukraine.
Problème : près de la moitié des terres arctiques sont en Russie, et Oslo estime que le manque de contact pourrait nuire à la recherche scientifique, notamment en ce qui concerne l’échange de données climatiques. Depuis le processus de Rovaniemi sur la coopération environnementale, signé en 1991 quelques années avant la création du conseil de l’Arctique, les institutions de recherche russes sont associées à des partenaires occidentaux. La Norvège, actuellement à la présidence, affirme vouloir maintenir la coopération au niveau actuel. Une décision qui pourrait changer lorsque le Danemark prendra le relais de la conduite du conseil en 2025.
Au contraire de l’Antarctique, continent sanctuarisé où ne s’exercent que des revendications territoriales non reconnues, l’Arctique est depuis le milieu du XXe siècle un point de tension entre les grandes puissances qui le partagent.
Source du contenu: www.lefigaro.fr