LE POINT SUR LA SITUATION – Le mouvement palestinien affirme que l’offensive israélienne pourrait faire «des dizaines de milliers de morts et de blessés».
Des frappes israéliennes ont frappé samedi sur la pointe sud de la bande de Gaza. Le Hamas a réagi en mettant «en garde contre une catastrophe et un massacre qui pourraient aboutir à des dizaines de milliers de martyrs et de blessés», tandis que l’Arabie saoudite, l’Allemagne et la Jordanie ont mis en garde l’État hébreu. Un responsable du Hamas a annoncé avoir échappé à un raid ennemi au Liban en début d’après-midi.
Frappes israéliennes sur Rafah
L’armée israélienne bombarde le secteur de Rafah samedi, à la pointe sud de la bande de Gaza. Le ministre de la santé du Hamas a dénombré dans la soirée et la nuit 110 morts, dont 25 dans des frappes à Rafah.
Vendredi, Benjamin Nétanyahou avait ordonné aux militaires de préparer un «plan d’évacuation» des centaines de milliers de civils sur place, avant une éventuelle offensive terrestre. Tôt samedi, des témoins ont fait état de frappes dans les environs de cette ville peuplée désormais par environ 1,3 million de Palestiniens, plus de la moitié de la population de la bande de Gaza, la grande majorité étant des personnes qui s’y sont réfugiées pour échapper aux violences plus au nord.
Après Gaza City, puis Khan Younès, Israël vise désormais une opération au sol dans cette ville jouxtant l’Égypte, à l’extrême sud de la bande de Gaza, dans le cadre de son offensive militaire contre le mouvement islamiste palestinien Hamas.
Josep Borrell met en garde contre une «catastrophe humanitaire» à Rafah
Le chef de la diplomatie européenne a mis en garde samedi contre une éventuelle offensive de l’armée israélienne à Rafah, dans le sud de Gaza, qui s’apparenterait à «une catastrophe humanitaire indescriptible».
«Je fais écho à l’avertissement lancé par plusieurs États membres de l’UE selon lequel une offensive israélienne sur Rafah entraînerait une catastrophe humanitaire indescriptible et de graves tensions avec l’Égypte», a déclaré Josep Borrell dans un message sur son compte X (ex-Twitter). «Reprendre les négociations pour libérer les otages et suspendre les hostilités est le seul moyen d’éviter un massacre», a-t-il ajouté.
L’offensive à Rafah pourrait faire des «dizaines de milliers de morts et de blessés»
Le mouvement palestinien Hamas a déclaré samedi que l’offensive israélienne sur Rafah pourrait faire «des dizaines de milliers de morts et de blessés». «Nous mettons en garde contre une catastrophe et un massacre», affirme le mouvement islamiste dans un communiqué, ajoutant tenir pour responsables de ces éventuelles conséquences «l’administration américaine, la communauté internationale et l’occupation israélienne».
Samedi midi, Berlin a mis en garde contre une «catastrophe humanitaire annoncée». «La détresse à Rafah dépasse déjà l’entendement. 1,3 million de personnes y cherchent à se protéger des combats dans un espace très restreint», a estimé la cheffe de la Diplomatie allemande Annalena Baerbock.
Un ministre israélien demande la démission du chef de l’Unrwa après la découverte d’un tunnel
Le ministre israélien des Affaires étrangères a jugé samedi «impérative» la démission immédiate du chef de l’agence de l’ONU pour les réfugiés palestiniens, après la découverte selon l’armée d’un tunnel du Hamas sous le quartier général de l’Unrwa à Gaza. L’Unrwa, qu’Israël accuse d’être «totalement infiltrée par le Hamas», est la principale organisation d’aide humanitaire dans la bande de Gaza, en proie à une grave crise humanitaire en raison de la guerre provoquée par l’attaque du Hamas en Israël le 7 octobre.
«La prompte démission» de Philippe Lazzarini, le chef de l’agence onusienne, «est impérative», a affirmé le ministre Israël Katz sur X. Selon l’armée israélienne et le Shin Beth (service de sécurité intérieur), des opérations militaires dans la ville de Gaza au cours des dernières semaines ont conduit à la découverte d’une «entrée de tunnel» près d’une école gérée par l’agence humanitaire onusienne.
Un responsable du Hamas échappe à un raid ennemi au Liban
Un responsable du Hamas a échappé samedi à un raid israélien qui le visait au Liban. La frappe s’est produite dans le village de Jadra, au sud de Beyrouth, éloigné de la zone des violences entre le Hezbollah libanais, allié du Hamas, et l’armée israélienne. Des secouristes locaux ont indiqué à l’AFP que le raid, qui a visé une voiture, avait fait deux morts, des civils.
Israël lance des frappes sur Damas (Syrie) et dans le sud du Liban, trois morts
Sur un autre front militaire, le mouvement libanais pro iranien Hezbollah, un allié du Hamas, a affirmé avoir lancé vendredi des dizaines de roquettes sur une position militaire israélienne dans le Golan syrien occupé par Israël. Et l’armée israélienne a fait état de frappes aériennes sur des positions du Hezbollah dans le sud du Liban, frontalier du nord d’Israël.
Dans la nuit, Israël a ciblé les environs de la capitale syrienne Damas, selon l’Observatoire syrien des droits de l’homme (OSDH), tuant au moins trois personnes. Le directeur de cette ONG basée au Royaume-Uni et disposant d’un vaste réseau de sources en Syrie, a précisé que de nombreuses autres personnes avaient été blessées lors des frappes sur un quartier abritant des «villas de militaires et d’officiels de haut rang». Le bilan pourrait s’aggraver, a ajouté Rami Abdel Rahman, qui n’était pas en mesure de préciser si les victimes étaient des militaires ou des civils.
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Le ministère de la Santé du Hamas annonce un nouveau bilan de 28.064 morts à Gaza
Au cours de son point quotidien, le ministère de la Santé du Hamas a annoncé samedi un bilan de 28 064 personnes tuées, en majorité des femmes, enfants et adolescents, dans la bande de Gaza depuis le début de la guerre entre Israël et le mouvement islamiste palestinien.
Il a fait état d’un total de 117 morts au cours des dernières 24 heures, et de 67 611 personnes blessées depuis le début de la guerre le 7 octobre.
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L’Iran appelle la FIFA à «suspendre» Israël
La Fédération iranienne de football a annoncé samedi avoir demandé à la FIFA de suspendre son homologue israélienne en raison de la guerre menée par Israël dans la bande Gaza. Dans un communiqué publié sur le site de sa fédération de football, l’Iran appelle la FIFA et les syndicats de football à «suspendre complètement» la Fédération israélienne «de toutes les activités liées au football».
Si la démarche a peu de chances d’aboutir, la France pourrait être concernée : les Bleus ont été placés en compagnie de l’État hébreu lors de la prochaine Ligue des nations, en compagnie de la Belgique et de l’Italie dans le groupe 2.
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L’intelligence artificielle, alliée israélienne pour traquer le Hamas
Tsahal a déployé pour la première fois dans son offensive à Gaza une nouvelle technologie militaire basée sur l’intelligence artificielle (IA), qui lui sert notamment à déjouer les attaques et repérer les souterrains du Hamas palestinien. Elle y a fait allusion le mois dernier, quand son porte-parole, Daniel Hagari, a déclaré que les forces israéliennes opéraient «simultanément au-dessus et sous terre». L’IA l’aide notamment à cartographier le vaste réseau de tunnels du Hamas à Gaza, a précisé à l’AFP un haut responsable de la défense.
Israël, dont le système Dôme de fer intercepte roquettes et missiles, s’est tourné vers une nouvelle technologie pour abattre les drones peu coûteux : un viseur optique doté d’une IA, fabriqué par la start-up israélienne Smart Shooter et placé sur des fusils ou des mitrailleuses. «Il aide nos forces à intercepter les drones» car «il fait de chaque soldat ordinaire, même aveugle, un tireur d’élite», estime le haut fonctionnaire de la défense.
L’agence de notation Moody’s abaisse d’un cran la note de la dette d’Israël
Sur les marchés, Israël a vu l’agence de notation Moody’s abaisser d’un cran la note de sa dette, de A1 à A2, en raison des contrecoups «du conflit en cours avec le Hamas» qui «augmentent» le risque politique pour le pays et «affaiblissent» ses institutions ainsi que sa «solidité budgétaire».
L’ex-ministre israélien des Finances, aujourd’hui député de l’opposition, Avigdor Lieberman, a attribué sur le réseau social X cette décision à des mesures «populistes» du gouvernement Nétanyahou dont le budget ne comporte aucune «mesure de croissance». Selon l’agence financière Bloomberg, il s’agit de la toute première fois qu’Israël connaît une dégradation de sa note à long terme.
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